Pécresse: «Les examens se tiendront dans de bonnes conditions», Libération, 30 avril 2009
La ministre de l'Enseignement supérieur a fermement condamné jeudi matin la Coordination nationale des universités qui appelle au boycott des examens jusqu'à la satisfaction des revendications.
Le bras de fer se durcit entre les universitaires et le ministère. Hier, la Coordination nationale des universités (CNU) a appelé «les enseignants-chercheurs et les personnels administratifs à ne pas organiser la tenue des examens jusqu’à la satisfaction de ses revendications».
Réponse ferme de la ministre Valérie Pécresse ce matin: «je mettrai tout en oeuvre pour que les rattrapages aient lieu. Les rattrapages auront lieu et les examens se tiendront dans de bonnes conditions», jugeant au passage que «ce que dit la Coordination est radicalement contraire» aux valeurs de l’université et que «c’est irresponsable».
Elle en appelle ainsi «à la responsabilité éminente des présidents d’université et des doyens car c’est à eux d’organiser les examens. S’il y a des défections ils peuvent faire appel à d’autres enseignants» et si des enseignants «pressentis ou qui ont dans leur service l’obligation de faire passer les examens ne le font pas, ça s’apparente à du service non fait» qui sera donc «requalifié en fait de grève avec retenues sur salaire possibles».
«L'autonomie, c’est la clé de tout succès»
«Il est inconcevable quand on est universitaire de refuser de faire passer les examens à ses étudiants», a estimé Valérie Pécresse selon laquelle le gouvernement a répondu aux «inquiétudes, une par une», de la communauté universitaire.
S’agissant de la réforme du statut des enseignants-chercheurs, dont le décret a été publié samedi, elle a précisé: «Nous rédigeons actuellement une circulaire d’application pour garantir aux universitaires que ce décret ne donnera pas lieu à ce qu’on pourrait appeler des abus de faiblesse, c’est-à-dire que ce décret ne serait pas une façon pour la direction d’une université de profiter de ce qu’une personne est jeune ou inexpérimentée pour lui faire faire des services qu’elle ne veut pas faire. Aujourd’hui l’accord de tout universitaire est nécessaire pour la modification de son service».
Jugeant que «l'autonomie c’est la clé de tout succès» pour les universités, elle a fustigé la «radicalisation» de certains de ses détracteurs, évoquant «la séquestration de présidents», la «violence de groupes cagoulés» qui font irruption «dans des salles où les professeurs essaient de rattraper les cours».