Universités : les quatre dossiers au cœur du conflit, Le figaro, 4 mai 2009
Après treize semaines de conflit, les raisons pour lesquelles gouvernement et monde universitaire ne sont pas encore sortis de la crise sont plurielles.
• Les questions budgétaires. Les suppressions des quelques centaines de postes annoncées cette année dans les universités, alors que le gouvernement augmentait parallèlement le budget de l'enseignement supérieur, n'ont pas été comprises. L'argument du désengagement de l'État est souvent avancé même si le gouvernement a annulé les suppressions de postes prévues à l'université pour les deux ans qui viennent.
• La réforme des concours. Ce projet, remanié mais toujours en discussion, consiste à allonger d'une année la formation des futurs enseignants. Après avoir réussi le concours de fonctionnaire, ils auront directement la charge d'élèves avec une formation théorique limitée à un tiers de leur temps. Pour les contestataires, il s'agit d'une « pure logique budgétaire » car supprimer une partie de cette année permet d'économiser des postes d'enseignants.
• Le statut des enseignants-chercheurs. Ce décret a été réécrit à deux reprises. L'une des idées qui a jeté le feu aux poudres consistait à assouplir leur statut en permettant à certains de faire plus d'heures d'enseignement. Aujourd'hui encore, certains enseignants craignent de « servir de fusibles d'ajustement » en cas de pénurie budgétaire dans leur université. Très remonté sur le sujet, le syndicat majoritaire du supérieur, le Snesup, reconnaît pourtant que la récente circulaire l'accompagnant « marque un recul du gouvernement » : les changements ont été revus à la baisse, les heures complémentaires seront rémunérées… Le syndicat craint cependant toujours des « dérives de gestion locale des carrières ».
• La loi sur l'autonomie. Votée il y a presque deux ans, son abrogation est devenue un mot d'ordre important : elle présente l'avantage de fédérer les étudiants qui redoutent une mise à l'écart des universités de sciences humaines et une course à la rentabilité. Bref, un système d'enseignement supérieur « à deux vitesses » avec les grandes universités bien dotées et les autres…