Qatar Foundation: Bonne chance à Carla au Qatar
Par Georges Malbrunot le 19 novembre 2009
Des grandes écoles françaises enfin peut-être à Doha. Il faut souhaiter bonne chance à Carla Bruni qui a cherché à promouvoir l’ouverture d’annexes de nos grandes écoles au Qatar lors d'un récent séjour dans ce minuscule émirat du Golfe, qui sait parier sur l’avenir.
La première dame a été l’hôte en début de semaine de Sheikha Moza, la dynamique et très influente troisième épouse de l’émir Sheikh Hamad al-Thani, un grand ami de la France.
En 2003, Sheikha Moza eut l’idée de bâtir une « Qatar Foundation », spécialisée dans l’Education et la Culture. Elle fit le pari suivant : « puisque nos étudiants sont plutôt mal vus aux Etats-Unis, depuis les attentats du 11 Septembre 2001, faisons venir les meilleures universités américaines à Doha ».
Au Qatar, l’argent n’a pas jamais été une contrainte pour les grands projets que cet émirat a lancés - souvent avec succès - depuis plus de dix ans. Les gigantesques réserves de gaz permettent d’offrir des ponts d’or aux chercheurs de Georgetown, ou aux stars de CNN ou de la BBC, quand il s’est agi de lancer Al Jazeera en anglais.
Peu à peu, la « Cité de l’Education » de Sheikha Moza s’est donc imposée comme un centre régional pour les étudiants du Golfe. Malheureusement, une fois de plus, la France a manqué le train en marche.
Il y a quelques années, l’Insead (grande école de Commerce basée à Fontainebleau) a très maladroitement claqué la porte de la Qatar Foundation, après avoir montré un vif intérêt pour une installation sur place. Sheikha Moza en a gardé un souvenir amer. Quelques maladresses commises ensuite par certains de nos représentants sur place ou par des épouses de ministres n’ont pas arrangé les choses.
Lors de son passage mardi à Doha, Carla Bruni, qui préside une Fondation pour l’accès à l’éducation, a remis à Sheikha Moza « un document, dans le cadre d’une démarche informelle, qui souligne la disponibilité de quelques grandes écoles à venir s’installer dans la Cité de l’Education ». Parmi elles, HEC et l’Institut Pasteur.
Aujourd’hui, les relations personnelles nouées entre les deux premières dames de France et du Qatar permettront certainement d’éviter qu’on répète les erreurs du passé, préjudiciables à nos intérêts dans cette région du monde, où la manière compte aussi beaucoup dans l’approche des problèmes.