jeudi 19 novembre 2009

Grand emprunt: L'enseignement supérieur et la recherche sont érigés en priorité absolue

Grand emprunt: L'enseignement supérieur et la recherche sont érigés en priorité absolue, Le Figaro, 18 novembre 2009

par Marie-Estelle Pech

Le but serait de faire émerger sur quelques sites «des campus capables de concurrencer les meil­leurs mondiaux».

Forts de la certitude que le dynamisme de l'économie en France passe par des investissements massifs en matière d'éducation, les auteurs du rapport proposent d'investir seize milliards d'euros dans l'enseignement supérieur et la recherche.

Il y a «urgence», estime la commission à «mobiliser des sommes importantes» : les classements internationaux «font état de prestations médiocres» et, en dépit des efforts récents de l'État, les moyens accordés à l'enseignement supérieur français sont aujourd'hui inférieurs à la moyenne de l'OCDE.

La commission voudrait affecter ces sommes sur quatre types d'actions. La plus importante consisterait à créer une «agence nationale des campus», dotée d'un capital de 10 milliards d'euros.

Le but serait de faire émerger sur quelques sites «des campus capables de concurrencer les meil­leurs mondiaux». Cette proposition s'inscrit dans la droite ligne d'Opération campus, lancée par l'Élysée et financée par la vente d'actions EDF pour cinq milliards d'euros, il y a deux ans. Elle reflète la volonté, plusieurs fois répétée, de Nicolas Sarkozy, de faire émerger des universités d'élite capables de rivaliser avec les plus grands campus américains.

Toujours dans cette logique élitiste, Michel Rocard et Alain Juppé envisagent d'attribuer par ailleurs 3,5 milliards d'euros au «développement de quatre à six campus d'innovation technologique», inspirés par les meilleures pratiques mondiales. Ils seraient organisés sur un «site unique autour d'instituts de recherche technologique».

Appel à projets

Il s'agira aussi de mieux protéger et valoriser les résultats de la recherche française.

«Les pays les plus dynamiques savent déposer des brevets en nombre important et réunir des compétences interdisciplinaires de haut niveau sur un même site», justifie le rapport.

Pour deux milliards d'euros, la commission propose aussi de financer, sur un appel à projets ouvert à tous les établissements de l'enseignement supérieur, des initiatives pédagogiques innovantes et des bourses «visant à attirer ou faire revenir en France des chercheurs de haut niveau».

La commission envisage enfin d'accélérer la création de 25 000 places d'internats d'excellence pour le lycée et les filières sélectives du supérieur et de «contrer la désaffection des jeunes pour les études scientifiques et mathématiques». Quelque 500 millions d'euros pourraient être alloués à ces dernières propositions.