Une femme à la mer , par jacques Julliard. nouvelobs.com, 26 février 2009
Quand les maladresses de Sarkozy se retournent contre une ministre qui n'avait pas démérité
Que Nicolas Sarkozy prenne systématiquement la place de ses ministres sous prétexte que ce sont des nuls - des nuls qu'il a choisis ! -, passe encore. Mais qu'il casse le travail de ceux et de celles qui, en petit nombre, le font bien, c'est préoccupant. Et même catastrophique quant aux résultats.
La grande victime du désormais célèbre discours de Sarkozy aux chercheurs, le 22 janvier, n'est autre que sa ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse, une bosseuse, celle-là. Au milieu de remarques, justes à mon avis, sur l'«infantilisation» que suscite la gestion directe par l'Etat, le voici qui lance tout à trac que si les chercheurs français ne veulent pas voir qu'à budgets comparables ils produisent 30 à 50% moins que leurs collègues britanniques, eh bien... ! «Je vous remercie d'être venus, il y a de la lumière, c'est chauffé...» On n'est pas plus grossier avec des hôtes éminents. O mânes de Guizot et de Ferry, de Jean Zay et de Paul Langevin... O pays de Pasteur et de Claude Bernard, de Pierre et de Marie Curie ! Ce que vous avez dit là, monsieur le Président, est sans doute plus bête que méchant, c'est votre gouaille naturelle, mais permettez que je vous le dise : vous fréquentez trop Jean-Marie Bigard et pas assez nos prix Nobel. On ne vous demande pas de faire la pige à Nicolas Canteloup, mais de tenir, comme président de la République, le langage que les élites intellectuelles et morales sont en droit de trouver dans votre bouche.
En attendant, le mal est fait : désormais, dans le supérieur et la recherche, c'est l'union sacrée, de la droite à la gauche, des solennels professeurs de droit aux pétulants sociologues : haro sur la réforme Pécresse ! L'occasion est bonne, inespérée, de jeter le bébé avec l'eau du bain, la loi d'autonomie elle-même avec la réforme du statut des enseignants, les suppressions de postes, la «mastérisation» de la formation des maîtres. La coordination ne s'y est pas trompée, qui a demandé l'abrogation de la loi sur l'autonomie des universités.
C'est une chose décidément étrange que cette nouvelle addiction de l'intelligentsia à l'Etat impartial. 1968 avait été un grand mouvement libertaire qui dénonçait dans l'Etat, à la manière marxiste, le chien de garde de la bourgeoisie et du patronat. Le voici aujourd'hui paré de toutes les vertus de l'indépendance, le voici érigé en rempart suprême contre l'esprit mercantile de notre temps. Quelle naïveté, quelle blague ! Faudrait-il donc croire qu'en passant de De Gaulle à Sarkozy l'Etat aurait gagné en indépendance envers le capitalisme ? Avouez que ce serait tout de même farce. On a beau suspecter Sarkozy des pires intentions à l'égard de l'université, au final, on le somme, au besoin par la grève, de rester le maître ! Dans n'importe quel autre pays au monde, cette mobilisation de l'université contre sa propre autonomie passerait pour schizophrène et légèrement délirante.
Alors, dans cette histoire où tout le monde semble jouer à qui perd gagne, que faire ? Valérie Pécresse, qui se bat pour sa réforme, sait qu'elle devra faire des concessions sur trois points. Elle a déjà accepté la réécriture du décret sur le statut des enseignants afin d'écarter les menaces qu'il pouvait comporter sur leur indépendance personnelle. Elle devra obtenir de Bercy de renoncer à la suppression de 450 postes, mesure plus symbolique que réelle, qui faisait oublier les efforts financiers consentis par ailleurs (5 milliards pour les douze nouveaux pôles en voie de constitution). Elle devra enfin obtenir de son collègue Darcos l'abandon ou la réforme de cette «mastérisation», qui n'est qu'un camouflage pour des économies budgétaires sur les stages des professeurs.
Moyennant quoi, la renonciation à l'autonomie des universités serait une mesure proprement réactionnaire. Personne ne croira que des universités incapables de se gouverner soient capables d'innover. Or l'avenir de l'enseignement supérieur et de la recherche ne concerne pas que les usagers. Celle-ci est aujourd'hui la cause nationale numéro un. D'elle dépendent la richesse de demain et les emplois qui vont avec.
Voir la France ravalée au rang de nation de deuxième ordre est un crève-coeur; les économies dans ce domaine, une ânerie. On attend de l'Etat un effort financier soutenu et le respect des personnels. Et de la part de ceux-ci, non le suivisme et la démagogie, mais le courage.
Jacques Julliard
Le Nouvel Observateur
jeudi 26 février 2009
mercredi 25 février 2009
Jean Fabbri (Snesup) rencontre le PS 13
Jean Fabbri secrétaire général du Snesup en visite à Marseille a rencontré le premier secrétaire fédéral délégué Jean-David Ciot et le député Henri Jibrayel.
Mastérisation
Avec la réforme du CNRS, la mastérisation des diplômes des enseignants (réforme de la formation des professeurs) est l'autre sujet qui s'est téléscopé avec le décret réformant le statut des enseignants-chercheurs.
Plusieurs notes y sont consacrés:
- La «mastérisation» des enseignants expliquée à ma fille, sciences2, 25 février 2009
- Grève contre la mastérisation et la réforme du recrutement des professeurs, sciences2, 5 février 2009
Une vidéo sur Youtube
Références
- Le "Master gaulois dégénéré" dans la ligne de mire , par Philippe Piedalet, 9 mars 2009
Plusieurs notes y sont consacrés:
- La «mastérisation» des enseignants expliquée à ma fille, sciences2, 25 février 2009
- Grève contre la mastérisation et la réforme du recrutement des professeurs, sciences2, 5 février 2009
Une vidéo sur Youtube
Références
- Le "Master gaulois dégénéré" dans la ligne de mire , par Philippe Piedalet, 9 mars 2009
mardi 24 février 2009
Une Ivy League française
Fin 2008, treize universités françaises dites "de recherche intensive" se sont regroupées au sein d'une "Coordination des universités de recherche intensive françaises" (CURIF).
Références
- Wikipedia
- Des universités au-dessus du lot, Le Monde, 28 janvier 2009
Références
- Wikipedia
- Des universités au-dessus du lot, Le Monde, 28 janvier 2009
Le budget de la recherche
Video
Références
- Valérie Pécresse à France Inter : évaluation (bis) , sciences2, 25 février 2009
- Où sont passés les milliards de la recherche ? , educobs, 17 février 2009
Références
- Valérie Pécresse à France Inter : évaluation (bis) , sciences2, 25 février 2009
- Où sont passés les milliards de la recherche ? , educobs, 17 février 2009
La loi LRU est-elle une erreur économique ?
Références
- La réforme Pécresse vue par l’analyse économique : une erreur, sciences2, 18 février 2009
- La réforme Pécresse vue par l’analyse économique : une erreur, sciences2, 18 février 2009
A lire - 23 au 28 février 2009
Quatrième semaine de grève des enseignants-chercheurs. Le Snesup appelle à «amplifier l'embarras du pouvoir». Valérie Pécresse invite les syndicats universitaires à négocier le 27 février 2009. Le SNESUP et SLU n'iront pas.
En proposant le gel des suppressions de postes l'an prochain, la réécriture du décret statutaire des enseignants-chercheurs, et des aménagements sur la formation des enseignants du primaire et du secondaire, François Fillon a tenté de regagner partiellement la confiance des présidents d'universités et de la majorité des syndicats les plus modérés, SGEN-CFDT et UNSA en tête.
A voir
- Valérie Pécresse sur France-Inter le 24 février 2009 (Partie 1) (7/10)
- Valérie Pécresse sur France-Inter le 24 février 2009 (Partie 2) (7/10)
Références
- Increvable décret, educobs, 26 février 2009
- Une femme à la mer, Jacques Julliard, 26 février 2009
- Le gouvernement cherche à en finir avec le conflit dans les universités, Le Monde, 26 février 2009
- Facs: réécriture complète du décret, AP, 25 février 2009
- Facs: pas de postes supprimés d'ici 2011, Le Figaro, 25 février 2009
- Pécresse prête à dialoguer, mais à ses conditions, Libération, 25 février 2009
- Des primes de 20.000 euros minimum pour les présidents d'université, Libération, 25 février 2009
- Pécresse: «Pas de suppression d’emplois en 2010-2011 dans l’université» , Libération, 25 février 2009
- L'Elysée envisage d'affecter à l'université des professeurs du secondaire, Le Monde, 24 février 2009
- Valérie Pécresse invite les syndicats universitaires à négocier le 27 février, Le Monde, 24 février 2009
- Valérie Pécresse convoque les syndicats au ministère vendredi, sciences52, 24 février 2009
- Université : grève active et note de conjoncture politique, 23 février 2009
En proposant le gel des suppressions de postes l'an prochain, la réécriture du décret statutaire des enseignants-chercheurs, et des aménagements sur la formation des enseignants du primaire et du secondaire, François Fillon a tenté de regagner partiellement la confiance des présidents d'universités et de la majorité des syndicats les plus modérés, SGEN-CFDT et UNSA en tête.
A voir
- Valérie Pécresse sur France-Inter le 24 février 2009 (Partie 1) (7/10)
- Valérie Pécresse sur France-Inter le 24 février 2009 (Partie 2) (7/10)
Références
- Increvable décret, educobs, 26 février 2009
- Une femme à la mer, Jacques Julliard, 26 février 2009
- Le gouvernement cherche à en finir avec le conflit dans les universités, Le Monde, 26 février 2009
- Facs: réécriture complète du décret, AP, 25 février 2009
- Facs: pas de postes supprimés d'ici 2011, Le Figaro, 25 février 2009
- Pécresse prête à dialoguer, mais à ses conditions, Libération, 25 février 2009
- Des primes de 20.000 euros minimum pour les présidents d'université, Libération, 25 février 2009
- Pécresse: «Pas de suppression d’emplois en 2010-2011 dans l’université» , Libération, 25 février 2009
- L'Elysée envisage d'affecter à l'université des professeurs du secondaire, Le Monde, 24 février 2009
- Valérie Pécresse invite les syndicats universitaires à négocier le 27 février, Le Monde, 24 février 2009
- Valérie Pécresse convoque les syndicats au ministère vendredi, sciences52, 24 février 2009
- Université : grève active et note de conjoncture politique, 23 février 2009
Des difficultés de l'évaluation
Beaucoup de polémique bibliométrique autour des études bibliométriques, en particulier entre Jean-Robert Pitte, ex-président de l'université Paris Sorbonne (Paris-4) et Georges Molinié, l'actuel président de celle-ci.
A ce propos, une vidéo de Valérie Pécresse
Références
- Universitaires fainéants ? Une réponse à Jean-Robert Pitte, science2, 24 février 2009
A ce propos, une vidéo de Valérie Pécresse
Références
- Universitaires fainéants ? Une réponse à Jean-Robert Pitte, science2, 24 février 2009
dimanche 22 février 2009
Quelques blogs
Blogs de journalistes
- Educobs
- Siences2 (Sylvestre Huet, Libération)
Blogs d'organisations
- Coordination pour une université démocratique
Blogs d'enseignants-chercheurs
- Le blog de Jean-François Méla, professeur émérite à l'université de Paris XIII
- Educobs
- Siences2 (Sylvestre Huet, Libération)
Blogs d'organisations
- Coordination pour une université démocratique
Blogs d'enseignants-chercheurs
- Le blog de Jean-François Méla, professeur émérite à l'université de Paris XIII
jeudi 19 février 2009
L'université de l'absurde
L'université de l'absurde, Le Point, 19/02/2009
par Marie-Sandrine Sgherri
Gâchis. Tous pensent que la réforme est nécessaire, mais personne n'en veut.
«Notre avenir radieux sera mafieux, arriviste, clientéliste, opaque, arbitraire, mandarinal et sans contre-pouvoir ! » Ce tract de l'association Sauvons la recherche, détournant la vulgate maoïste, n'y va pas par quatre chemins : à l'instar du Grand Timonier, Nicolas Sarkozy souhaiterait liquider tout ce que ce pays compte d'intelligences. Clientéliste, opaque ou mandarinal, ces qualificatifs décrivent pourtant à merveille non l'avenir mais le présent des universitaires. En France, selon le ministère de l'Enseignement supérieur, 30 % des maîtres de conférences sont nommés dans l'université où ils ont présenté leur thèse !
C'est tout le problème de cette crise qui affecte l'université : le malade est accablé de maux, mais il refuse tout traitement. « Je ne suis pas réfractaire aux réformes. Mon université fait partie des vingt établissements passés à l'autonomie dès cette année, explique Philippe, maître de conférences en arts du spectacle. Mais que vont devenir les filières non rentables dans les petites universités de proximité? Quid de l'universalité du savoir et du droit à étudier la littérature médiévale, que l'on habite Paris ou Clermont-Ferrand ? » Dans le collimateur de Philippe, les 900 suppressions de postes dans l'enseignement supérieur et la recherche. Y en a-t-il eu dans son université ? « Non, concède-t-il. Mais ailleurs, oui ! » Sur les 134 000 personnes travaillant pour le ministère, ces 900 ne sont pas même une goutte d'eau, et « il n'y a pas eu un seul poste d'enseignant-chercheur supprimé ! » clame un conseiller de Valérie Pécresse. Certes, « mais c'est symbolique », estime Simone Bonnafous, présidente de Paris-12 Val-de-Marne et membre du bureau de la Conférence des présidents d'université (CPU).
Symbolique, oui, mais de quoi ? Du mépris, clame l'immense majorité des enseignants-chercheurs, remontés comme des pendules. En ligne de mire, Nicolas Sarkozy, qui annonce un effort sans précédent pour l'université, à condition que la vieille dame accepte les réformes. Un échange difficile à avaler étant donné le délabrement de l'institution. A la CPU, Simone Bonnafous ne nie pas l'effort consenti. « 1,8 milliard en plus cette année, confirme-t-elle . Mais 800 000 euros correspondent à des crédits impôt-recherche consentis aux entreprises qui investissent dans la recherche publique. A l'université, l'argent supplémentaire correspond à des missions supplémentaires. » Autrement dit, le quotidien des enseignants ne s'améliore pas. Or ce quotidien est intolérable : à la Sorbonne, vénérable institution dont le nom est connu dans le monde entier, « les toilettes sont repoussantes, les salles de cours n'ont ni porte ni fenêtre, il n'y a pas de bureau, nul endroit fermé où l'on pourrait ranger quelque chose. Dans une salle commune où passent 50 personnes, on compte une seule imprimante, perpétuellement en panne », dénonce ce professeur de philosophie en colère.
La coupe déborde
Dans ce contexte, le seul donnant-donnant est difficile à accepter. Mais quand Nicolas Sarkozy laisse entendre que, en échange de cette pluie d'euros dont les universitaires n'ont pas encore vu la couleur, il va les évaluer « pour la première fois », la coupe déborde ! « Evalués, nous le sommes sans arrêt, affirme Denis-Olivier Jérôme, physicien et membre de l'Académie des sciences. La concrétisation de la recherche, c'est la publication dans une revue à comité de lecture, donc une évaluation par les pairs. Les promotions aussi passent par un tel jugement. »
Nicolas Sarkozy fait donc erreur en laissant entendre que les chercheurs cherchent sans contrôle. Il eût été plus exact de souligner que seul cet aspect du travail universitaire est évalué, quand l'enseignement ne l'est guère. C'est tout l'enjeu de la modification du décret de 1984 organisant le temps de service des enseignants-chercheurs et qui repose sur une fiction : un enseignant-chercheur passe la moitié de son temps à enseigner et l'autre moitié à chercher. Fiction, car, si les heures de cours peuvent se compter, celles consacrées à la recherche se prêtent mal à l'exercice. Fiction aussi, car bien des enseignants cherchent moins tandis que d'autres enseignent davantage, et vice versa. Fiction, enfin, car les fonctions administratives ont pris de plus en plus d'importance et servent d'accélérateur de carrière à ceux qui n'avaient pas forcément l'étoffe pour devenir de grands chercheurs. Mais fiction sans doute commode car persistante ! Jean-Jacques Payan, qui fut le directeur des enseignements supérieurs et de la recherche de 1982 à 1986 sous Savary puis Chevènement, en raconte la genèse : « Avant, les seules obligations des universitaires étaient de faire trois leçons par semaine, sans autre précision. Résultat, ils avaient décidé qu'une leçon durait une heure et une année vingt-cinq semaines ! J'ai institué l'obligation de faire 128 heures annuelles, soit 192 heures en TD, assortie de la modularité des services entre recherche et enseignement et de la quasi-obligation de mobilité des maîtres de conférences. » Selon Jean-Jacques Payan, l'abandon pur et simple de ces obligations fut concédé en 1986 pour acheter la paix après le désastre de la réforme Devaquet.
Les enseignants-chercheurs défendent donc leur statut envers et contre tout. Les juristes plutôt de droite, les sociologues plutôt de gauche, les prix Nobel comme Albert Fert ou les obscurs maîtres de conférences comme Philippe se retrouvent pour affirmer que le dernier intérêt qu'ils trouvent à leur métier, de plus en plus mal considéré et mal payé, est la liberté dont ils jouissent. Maigre compensation en réalité.
Le ras-le-bol se nourrit aussi de la dégradation du niveau des étudiants et de l'écart de plus en plus patent entre les fonctions d'enseignement et celles de la recherche. « Il y a de cela quelques années, raconte cet enseignant à Paris-1, un étudiant en examen m'a avoué qu'il n'avait rien à me dire. Il ne souhaitait que redoubler puisque désormais il pouvait conserver sa bourse même en cas d'échec ! A quoi cela sert-il de nous parler d'évaluation alors que nous sommes sans arrêt confrontés à notre impuissance ? » Le philosophe se déclare favorable à la sélection à l'université et au décuplement des droits d'inscription. Vous avez dit conservateur ?
par Marie-Sandrine Sgherri
Gâchis. Tous pensent que la réforme est nécessaire, mais personne n'en veut.
«Notre avenir radieux sera mafieux, arriviste, clientéliste, opaque, arbitraire, mandarinal et sans contre-pouvoir ! » Ce tract de l'association Sauvons la recherche, détournant la vulgate maoïste, n'y va pas par quatre chemins : à l'instar du Grand Timonier, Nicolas Sarkozy souhaiterait liquider tout ce que ce pays compte d'intelligences. Clientéliste, opaque ou mandarinal, ces qualificatifs décrivent pourtant à merveille non l'avenir mais le présent des universitaires. En France, selon le ministère de l'Enseignement supérieur, 30 % des maîtres de conférences sont nommés dans l'université où ils ont présenté leur thèse !
C'est tout le problème de cette crise qui affecte l'université : le malade est accablé de maux, mais il refuse tout traitement. « Je ne suis pas réfractaire aux réformes. Mon université fait partie des vingt établissements passés à l'autonomie dès cette année, explique Philippe, maître de conférences en arts du spectacle. Mais que vont devenir les filières non rentables dans les petites universités de proximité? Quid de l'universalité du savoir et du droit à étudier la littérature médiévale, que l'on habite Paris ou Clermont-Ferrand ? » Dans le collimateur de Philippe, les 900 suppressions de postes dans l'enseignement supérieur et la recherche. Y en a-t-il eu dans son université ? « Non, concède-t-il. Mais ailleurs, oui ! » Sur les 134 000 personnes travaillant pour le ministère, ces 900 ne sont pas même une goutte d'eau, et « il n'y a pas eu un seul poste d'enseignant-chercheur supprimé ! » clame un conseiller de Valérie Pécresse. Certes, « mais c'est symbolique », estime Simone Bonnafous, présidente de Paris-12 Val-de-Marne et membre du bureau de la Conférence des présidents d'université (CPU).
Symbolique, oui, mais de quoi ? Du mépris, clame l'immense majorité des enseignants-chercheurs, remontés comme des pendules. En ligne de mire, Nicolas Sarkozy, qui annonce un effort sans précédent pour l'université, à condition que la vieille dame accepte les réformes. Un échange difficile à avaler étant donné le délabrement de l'institution. A la CPU, Simone Bonnafous ne nie pas l'effort consenti. « 1,8 milliard en plus cette année, confirme-t-elle . Mais 800 000 euros correspondent à des crédits impôt-recherche consentis aux entreprises qui investissent dans la recherche publique. A l'université, l'argent supplémentaire correspond à des missions supplémentaires. » Autrement dit, le quotidien des enseignants ne s'améliore pas. Or ce quotidien est intolérable : à la Sorbonne, vénérable institution dont le nom est connu dans le monde entier, « les toilettes sont repoussantes, les salles de cours n'ont ni porte ni fenêtre, il n'y a pas de bureau, nul endroit fermé où l'on pourrait ranger quelque chose. Dans une salle commune où passent 50 personnes, on compte une seule imprimante, perpétuellement en panne », dénonce ce professeur de philosophie en colère.
La coupe déborde
Dans ce contexte, le seul donnant-donnant est difficile à accepter. Mais quand Nicolas Sarkozy laisse entendre que, en échange de cette pluie d'euros dont les universitaires n'ont pas encore vu la couleur, il va les évaluer « pour la première fois », la coupe déborde ! « Evalués, nous le sommes sans arrêt, affirme Denis-Olivier Jérôme, physicien et membre de l'Académie des sciences. La concrétisation de la recherche, c'est la publication dans une revue à comité de lecture, donc une évaluation par les pairs. Les promotions aussi passent par un tel jugement. »
Nicolas Sarkozy fait donc erreur en laissant entendre que les chercheurs cherchent sans contrôle. Il eût été plus exact de souligner que seul cet aspect du travail universitaire est évalué, quand l'enseignement ne l'est guère. C'est tout l'enjeu de la modification du décret de 1984 organisant le temps de service des enseignants-chercheurs et qui repose sur une fiction : un enseignant-chercheur passe la moitié de son temps à enseigner et l'autre moitié à chercher. Fiction, car, si les heures de cours peuvent se compter, celles consacrées à la recherche se prêtent mal à l'exercice. Fiction aussi, car bien des enseignants cherchent moins tandis que d'autres enseignent davantage, et vice versa. Fiction, enfin, car les fonctions administratives ont pris de plus en plus d'importance et servent d'accélérateur de carrière à ceux qui n'avaient pas forcément l'étoffe pour devenir de grands chercheurs. Mais fiction sans doute commode car persistante ! Jean-Jacques Payan, qui fut le directeur des enseignements supérieurs et de la recherche de 1982 à 1986 sous Savary puis Chevènement, en raconte la genèse : « Avant, les seules obligations des universitaires étaient de faire trois leçons par semaine, sans autre précision. Résultat, ils avaient décidé qu'une leçon durait une heure et une année vingt-cinq semaines ! J'ai institué l'obligation de faire 128 heures annuelles, soit 192 heures en TD, assortie de la modularité des services entre recherche et enseignement et de la quasi-obligation de mobilité des maîtres de conférences. » Selon Jean-Jacques Payan, l'abandon pur et simple de ces obligations fut concédé en 1986 pour acheter la paix après le désastre de la réforme Devaquet.
Les enseignants-chercheurs défendent donc leur statut envers et contre tout. Les juristes plutôt de droite, les sociologues plutôt de gauche, les prix Nobel comme Albert Fert ou les obscurs maîtres de conférences comme Philippe se retrouvent pour affirmer que le dernier intérêt qu'ils trouvent à leur métier, de plus en plus mal considéré et mal payé, est la liberté dont ils jouissent. Maigre compensation en réalité.
Le ras-le-bol se nourrit aussi de la dégradation du niveau des étudiants et de l'écart de plus en plus patent entre les fonctions d'enseignement et celles de la recherche. « Il y a de cela quelques années, raconte cet enseignant à Paris-1, un étudiant en examen m'a avoué qu'il n'avait rien à me dire. Il ne souhaitait que redoubler puisque désormais il pouvait conserver sa bourse même en cas d'échec ! A quoi cela sert-il de nous parler d'évaluation alors que nous sommes sans arrêt confrontés à notre impuissance ? » Le philosophe se déclare favorable à la sélection à l'université et au décuplement des droits d'inscription. Vous avez dit conservateur ?
Comment rétablir la confiance, après la "stratégie du Kärcher"
Comment rétablir la confiance, après la "stratégie du Kärcher", par Jean-François Méla. le Monde, 18 février 2009
On se souvient que Nicolas Sarkozy avait promis de "nettoyer au Kärcher" la cité des 4 000 à La Courneuve de tous les voyous qu'elle abritait. L'une des conséquences les plus tangibles, ce fut trois semaines d'émeutes en banlieue à l'automne 2005... Sans parallèle excessif, on ne peut s'empêcher d'y penser lorsqu'on lit - ou mieux lorsqu'on écoute - l'intervention du 22 janvier du président de la République pour le lancement de la réflexion sur la "stratégie nationale de recherche et d'innovation".
Le principe de base est d'agir à la hussarde, en prétendant faire violence aux acteurs. Ainsi, quand le président évoque l'évaluation - ou plutôt la "non-évaluation" - des enseignants-chercheurs, les termes qu'il emploie sont injustes et méprisants. Il dévoile un énorme scandale : les enseignants-chercheurs ne sont jamais évalués ! Il s'écrie : "Ecoutez, c'est consternant, mais ce sera la première fois qu'une telle évaluation sera conduite dans nos universités, la première. En 2009. Franchement, on est un grand pays moderne, c'est la première fois."
Or les enseignants-chercheurs sont les fonctionnaires les plus sérieusement évalués qui soient. D'abord leur embauche, souvent tardive et toujours compétitive, est décidée sur évaluation de leurs travaux doctoraux et postdoctoraux, tandis qu'un polytechnicien ou un énarque est intégré dans son corps sur la seule base de son classement de sortie. Par la suite, un enseignant-chercheur sera évalué pour ses promotions ou ses publications, pour obtenir des crédits contractuels ou avoir une délégation au CNRS...
Un autre point fort de l'allocution présidentielle, c'est le discrédit jeté sur la recherche française et sur ses chercheurs. "Nous restons largement derrière l'Allemagne et la Grande-Bretagne pour ce qui est de la part des publications scientifiques dans le monde." Les raisons de ce décalage, variable selon les domaines, sont complexes et il est nécessaire d'y réfléchir. On pourrait d'ailleurs remarquer qu'en dépit de ses bons chiffres de publications, la Grande-Bretagne ne fait pas mieux que la France en matière de brevets. Le président pense avoir une explication simple : les chercheurs français sont des fainéants. "Et pardon, je ne veux pas être désagréable, à budget comparable, un chercheur français publie de 30 % à 50 % en moins qu'un chercheur britannique dans certains secteurs. Evidemment, si l'on ne veut pas voir cela, je vous remercie d'être venus, il y a de la lumière, c'est chauffé..."
A la suite de ce discours, la température a monté, puis le couvercle a sauté. Il s'agit d'une opposition frontale beaucoup plus que de revendications particulières négociables. L'affectivité y tient une aussi grande place que la raison. Cette révolte est sans doute un signe de santé, mais lorsque le pouvoir politique aura reculé, les "révoltés" devront dire ce qu'ils veulent. Des contradictions apparaîtront alors derrière l'unanimisme de façade et la langue de bois des proclamations.
Car, si l'on ne veut pas le maintien du statu quo - tout le monde s'en défend -, que veut-on ? Ce qui est en jeu, c'est une conception des missions, des métiers, des carrières, des universitaires et, de façon parallèle, la façon qu'auront les universités de se gouverner.
CONFUSION DES POUVOIRS
Certains défendent une idée un peu "élitiste" de l'universitaire : un "savant qui enseigne", ou quelqu'un qui associe étroitement, tout au long de sa vie, recherche et enseignement, et qui se préoccupe peu d'administration. Mais il faut prendre en compte toute la diversité qui existe dans nos établissements. Qu'un lien fort doive exister entre recherche et enseignement au niveau de l'orientation générale du système est une évidence dont on souhaiterait d'ailleurs qu'elle se traduise par une évolution radicale des classes préparatoires et des grandes écoles. Mais faut-il que tous les professeurs de licence ou d'IUT, que tous les professeurs de médecine qui sont en même temps praticiens hospitaliers, que tous ceux qui prennent en charge l'administration des universités, soient toujours des chercheurs actifs ?
Il est difficile de refuser le principe d'une modulation des services et des carrières, qui a été initialement une revendication des chercheurs les plus actifs. Mais c'est vrai qu'on peut craindre pour les statuts de la fonction publique d'Etat. Cette crainte s'alimente de mesures très symboliques comme la suppression de 900 emplois de fonctionnaires, en contradiction avec l'engagement pris de faire de la recherche et des universités une véritable priorité. Il faut donc un cadre national - peut-être législatif - qui donne des garanties statutaires solides aux universitaires, en termes d'obligations de service et d'indépendance intellectuelle.
Bien des choses pourraient alors se régler à l'échelon local, à condition que les universités soient dotées d'un système de gouvernance équilibré. Les graves défauts de la loi LRU - un système "présidentiel" avec confusion des pouvoirs - sont à l'origine de la défiance de la communauté universitaire vis-à-vis de l'autonomie. Il faudra y remédier par des amendements législatifs, mais aussi par des dispositions internes. La communauté universitaire doit se donner les moyens d'assumer son autonomie, en définissant de bonnes pratiques et en construisant de bonnes institutions locales.
Comment rétablir la confiance aujourd'hui ? Dans l'immédiat, c'est malheureusement impossible. Il faudrait quelques signes forts, à commencer par le rétablissement des postes supprimés, et l'absence de provocations stupides comme celle à laquelle s'est livré M. Darcos en déclarant : "Donc, moi, je n'ai pas absolument besoin d'entrer dans des discussions sibyllines avec les préparateurs de mes concours. Je suis recruteur, je définis les concours dont j'ai besoin."
A terme, il faudra redonner la main aux universitaires au lieu de vouloir leur imposer des réformes. L'autonomie, c'est d'abord la confiance aux acteurs. C'est aussi une révolution délicate et de grande ampleur. Attention donc à ne pas déstabiliser les universités en détruisant ce qui marche pour sauter dans l'inconnu. On peut regretter que les réformes n'aient pas eu d'emblée un caractère progressif, respectant les situations locales et le rythme de chaque université. A l'intérieur de garanties nationales solides, il faut donner des marges d'initiative. C'est tout le contraire de la "stratégie du Kärcher" !
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Jean-François Méla, professeur de mathématiques, ancien président de l'université Paris-XIII et chef de la Mission scientifique universitaire
On se souvient que Nicolas Sarkozy avait promis de "nettoyer au Kärcher" la cité des 4 000 à La Courneuve de tous les voyous qu'elle abritait. L'une des conséquences les plus tangibles, ce fut trois semaines d'émeutes en banlieue à l'automne 2005... Sans parallèle excessif, on ne peut s'empêcher d'y penser lorsqu'on lit - ou mieux lorsqu'on écoute - l'intervention du 22 janvier du président de la République pour le lancement de la réflexion sur la "stratégie nationale de recherche et d'innovation".
Le principe de base est d'agir à la hussarde, en prétendant faire violence aux acteurs. Ainsi, quand le président évoque l'évaluation - ou plutôt la "non-évaluation" - des enseignants-chercheurs, les termes qu'il emploie sont injustes et méprisants. Il dévoile un énorme scandale : les enseignants-chercheurs ne sont jamais évalués ! Il s'écrie : "Ecoutez, c'est consternant, mais ce sera la première fois qu'une telle évaluation sera conduite dans nos universités, la première. En 2009. Franchement, on est un grand pays moderne, c'est la première fois."
Or les enseignants-chercheurs sont les fonctionnaires les plus sérieusement évalués qui soient. D'abord leur embauche, souvent tardive et toujours compétitive, est décidée sur évaluation de leurs travaux doctoraux et postdoctoraux, tandis qu'un polytechnicien ou un énarque est intégré dans son corps sur la seule base de son classement de sortie. Par la suite, un enseignant-chercheur sera évalué pour ses promotions ou ses publications, pour obtenir des crédits contractuels ou avoir une délégation au CNRS...
Un autre point fort de l'allocution présidentielle, c'est le discrédit jeté sur la recherche française et sur ses chercheurs. "Nous restons largement derrière l'Allemagne et la Grande-Bretagne pour ce qui est de la part des publications scientifiques dans le monde." Les raisons de ce décalage, variable selon les domaines, sont complexes et il est nécessaire d'y réfléchir. On pourrait d'ailleurs remarquer qu'en dépit de ses bons chiffres de publications, la Grande-Bretagne ne fait pas mieux que la France en matière de brevets. Le président pense avoir une explication simple : les chercheurs français sont des fainéants. "Et pardon, je ne veux pas être désagréable, à budget comparable, un chercheur français publie de 30 % à 50 % en moins qu'un chercheur britannique dans certains secteurs. Evidemment, si l'on ne veut pas voir cela, je vous remercie d'être venus, il y a de la lumière, c'est chauffé..."
A la suite de ce discours, la température a monté, puis le couvercle a sauté. Il s'agit d'une opposition frontale beaucoup plus que de revendications particulières négociables. L'affectivité y tient une aussi grande place que la raison. Cette révolte est sans doute un signe de santé, mais lorsque le pouvoir politique aura reculé, les "révoltés" devront dire ce qu'ils veulent. Des contradictions apparaîtront alors derrière l'unanimisme de façade et la langue de bois des proclamations.
Car, si l'on ne veut pas le maintien du statu quo - tout le monde s'en défend -, que veut-on ? Ce qui est en jeu, c'est une conception des missions, des métiers, des carrières, des universitaires et, de façon parallèle, la façon qu'auront les universités de se gouverner.
CONFUSION DES POUVOIRS
Certains défendent une idée un peu "élitiste" de l'universitaire : un "savant qui enseigne", ou quelqu'un qui associe étroitement, tout au long de sa vie, recherche et enseignement, et qui se préoccupe peu d'administration. Mais il faut prendre en compte toute la diversité qui existe dans nos établissements. Qu'un lien fort doive exister entre recherche et enseignement au niveau de l'orientation générale du système est une évidence dont on souhaiterait d'ailleurs qu'elle se traduise par une évolution radicale des classes préparatoires et des grandes écoles. Mais faut-il que tous les professeurs de licence ou d'IUT, que tous les professeurs de médecine qui sont en même temps praticiens hospitaliers, que tous ceux qui prennent en charge l'administration des universités, soient toujours des chercheurs actifs ?
Il est difficile de refuser le principe d'une modulation des services et des carrières, qui a été initialement une revendication des chercheurs les plus actifs. Mais c'est vrai qu'on peut craindre pour les statuts de la fonction publique d'Etat. Cette crainte s'alimente de mesures très symboliques comme la suppression de 900 emplois de fonctionnaires, en contradiction avec l'engagement pris de faire de la recherche et des universités une véritable priorité. Il faut donc un cadre national - peut-être législatif - qui donne des garanties statutaires solides aux universitaires, en termes d'obligations de service et d'indépendance intellectuelle.
Bien des choses pourraient alors se régler à l'échelon local, à condition que les universités soient dotées d'un système de gouvernance équilibré. Les graves défauts de la loi LRU - un système "présidentiel" avec confusion des pouvoirs - sont à l'origine de la défiance de la communauté universitaire vis-à-vis de l'autonomie. Il faudra y remédier par des amendements législatifs, mais aussi par des dispositions internes. La communauté universitaire doit se donner les moyens d'assumer son autonomie, en définissant de bonnes pratiques et en construisant de bonnes institutions locales.
Comment rétablir la confiance aujourd'hui ? Dans l'immédiat, c'est malheureusement impossible. Il faudrait quelques signes forts, à commencer par le rétablissement des postes supprimés, et l'absence de provocations stupides comme celle à laquelle s'est livré M. Darcos en déclarant : "Donc, moi, je n'ai pas absolument besoin d'entrer dans des discussions sibyllines avec les préparateurs de mes concours. Je suis recruteur, je définis les concours dont j'ai besoin."
A terme, il faudra redonner la main aux universitaires au lieu de vouloir leur imposer des réformes. L'autonomie, c'est d'abord la confiance aux acteurs. C'est aussi une révolution délicate et de grande ampleur. Attention donc à ne pas déstabiliser les universités en détruisant ce qui marche pour sauter dans l'inconnu. On peut regretter que les réformes n'aient pas eu d'emblée un caractère progressif, respectant les situations locales et le rythme de chaque université. A l'intérieur de garanties nationales solides, il faut donner des marges d'initiative. C'est tout le contraire de la "stratégie du Kärcher" !
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Jean-François Méla, professeur de mathématiques, ancien président de l'université Paris-XIII et chef de la Mission scientifique universitaire
mardi 17 février 2009
A lire - 16 au 22 février 2009
Troisième semaine de grêve. Manifestation le 19 février 2009. La coordination universitaire appelle au retrait de la loi LRU.
Références
- La coordination nationale des Universités décide de nouvelles manifestations, sciences2, 21 février 2009
- Les chercheurs iront à l’Elysée mi-mars, sciences2, 20 février 2009
- La Sorbonne occupée par 200 étudiants... une courte nuit, sciences2, 20 février 2009
- Les présidents d’université réclament des postes, sciences2, 19 février 2009
- « L’enterrement de la recherche » : faute de goût à Normale Sup, Educobs, 19 février 2009 (Patrick Fauconnier)
- Universités : manifestation imposante à Paris, sciences2, 19 février 2009
- Jean Fabbri (Snesup) : le gouvernement doit négocier, sciences2, 18 février 2009
- La réforme Pécresse vue par l’analyse économique : une erreur, sciences2, 18 février 2009
- Les présidents d'université "travaillent sur un nouveau projet de décret", le Monde, 17 février 2009
- Ou sont passés les milliards de la recherche ?, Educobs, 17 février 2009 (Patrick Fauconnier)
- Une grève très active dans les Universités, les manifs de jeudi, sciences2, 17 février 2009
- A propos de l'enseignement supérieur et de la recherche en France, lemonde.fr, 16 février 2009
- Profs de fac : ce qu'on n'ose pas dire, Educobs, 5 février 2009
Références
- La coordination nationale des Universités décide de nouvelles manifestations, sciences2, 21 février 2009
- Les chercheurs iront à l’Elysée mi-mars, sciences2, 20 février 2009
- La Sorbonne occupée par 200 étudiants... une courte nuit, sciences2, 20 février 2009
- Les présidents d’université réclament des postes, sciences2, 19 février 2009
- « L’enterrement de la recherche » : faute de goût à Normale Sup, Educobs, 19 février 2009 (Patrick Fauconnier)
- Universités : manifestation imposante à Paris, sciences2, 19 février 2009
- Jean Fabbri (Snesup) : le gouvernement doit négocier, sciences2, 18 février 2009
- La réforme Pécresse vue par l’analyse économique : une erreur, sciences2, 18 février 2009
- Les présidents d'université "travaillent sur un nouveau projet de décret", le Monde, 17 février 2009
- Ou sont passés les milliards de la recherche ?, Educobs, 17 février 2009 (Patrick Fauconnier)
- Une grève très active dans les Universités, les manifs de jeudi, sciences2, 17 février 2009
- A propos de l'enseignement supérieur et de la recherche en France, lemonde.fr, 16 février 2009
- Profs de fac : ce qu'on n'ose pas dire, Educobs, 5 février 2009
lundi 16 février 2009
Quelques Sites Web
Officiels
- Ministrère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR)
Collectifs
- Sauvons l’Université
- Sauvons la recherche
- Confédération des Jeunes Chercheurs
- Le blog des jeunes chercheurs de Lyon
- POOLP
- Papera
Par Université
- Lyon 2
- Ministrère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR)
Collectifs
- Sauvons l’Université
- Sauvons la recherche
- Confédération des Jeunes Chercheurs
- Le blog des jeunes chercheurs de Lyon
- POOLP
- Papera
Par Université
- Lyon 2
vendredi 13 février 2009
Agrégation
Références
- Formation des enseignants : la CPU demande le report d'un an de la réforme, Le Monde, 13 février 2009
- Universités, organismes de recherche, enseignement scolaire : la grogne se propage, Le Monde, 13 février 2009
- Formation des enseignants : la CPU demande le report d'un an de la réforme, Le Monde, 13 février 2009
- Universités, organismes de recherche, enseignement scolaire : la grogne se propage, Le Monde, 13 février 2009
Tribunes libres
Quelques tribunes libres
- Une période de glaciation intellectuelle commence, Tribune de Christophe Mileschi, Professeur à Paris Ouest Nanterre
- Une période de glaciation intellectuelle commence, Tribune de Christophe Mileschi, Professeur à Paris Ouest Nanterre
mercredi 11 février 2009
Benoist Apparu, un des rares soutiens à Valérie Pécresse
Un rare soutien à Valérie Pécresse: « Garder le cap », Une entrevue avec Benoist Apparu, député UMP de la Marne, rapporteur de la loi LRU (Est Républicain)
Le 6 février 2009, il avait publié un point de vuesur son blog de rue89.
Le 6 février 2009, il avait publié un point de vuesur son blog de rue89.
mardi 10 février 2009
A lire cette semaine
12 février 2009
- Un quart des enseignants-chercheurs ne publient pas, Le Figaro, 12 février 2009
11 février 2009
- Enseignants-chercheurs : vers un nouveau texte, Le Figaro, 11 février 2009
10 février 2009
- 68 des 80 universités françaises sont en grêve. Une nouvelle journée de manifestation rassemble 50 à 80 000 chercheurs.
- Nouvelle démonstration de force contre les réformes de l'enseignement supérieur, le Monde , 10 février 2009 (Lien)
- L'appel à la concertation de Valérie Pécresse ne convainc pas les syndicats, le Monde, 10 février 2009 (Lien)
- "Chercheurs : Sarko joue la division… et perd" sur Educobs
- Un quart des enseignants-chercheurs ne publient pas, Le Figaro, 12 février 2009
11 février 2009
- Enseignants-chercheurs : vers un nouveau texte, Le Figaro, 11 février 2009
10 février 2009
- 68 des 80 universités françaises sont en grêve. Une nouvelle journée de manifestation rassemble 50 à 80 000 chercheurs.
- Nouvelle démonstration de force contre les réformes de l'enseignement supérieur, le Monde , 10 février 2009 (Lien)
- L'appel à la concertation de Valérie Pécresse ne convainc pas les syndicats, le Monde, 10 février 2009 (Lien)
- "Chercheurs : Sarko joue la division… et perd" sur Educobs
Billet de Pierre Jourde
Pas mal le billet de Pierre Jourde, qui montre une très bonne connaissance de ce milieu et des frustrations qu'il suscite. C'est assez rare dans l'abîme d'ignorance que montre la presse et les milieux politique.
Université: les fainéants et les mauvais chercheurs, au travail!, Pierre Jourde, 10 février 2009
Une poignée de mandarins nantis qui ne fichent rien de leurs journées et refusent d'être évalués sur leur travail, manifeste contre la réforme Pécresse pour défendre des privilèges corporatistes et une conception rétrograde de l'université. Au travail, fainéants!
L'ignorance et les préjugés sont tels que c'est à peu près l'image que certains journalistes donnent du mouvement des chercheurs, des universitaires et des étudiants qui se développe dans toute la France. Au Monde, Catherine Rollot se contente de faire du décalque de la communication ministérielle, en toute méconnaissance de cause. Le lundi 9 février, Sylvie Pierre-Brossolette, sur l'antenne de France Info, défendait l'idée brillante selon laquelle, comme un chercheur ne produit plus grand-chose d'intéressant après quarante ans («c'est génétique»!), on pourrait lui coller beaucoup plus d'heures d'enseignement, histoire qu'il se rende utile.
Il aurait fallu mettre Pasteur un peu plus souvent devant les étudiants, ça lui aurait évité de nous casser les pieds, à 63 ans, avec sa découverte du virus de la rage. Planck, les quantas à 41 ans, un peu juste, mon garçon! Darwin a publié L'Evolution des espèces à 50 ans, et Foucault La Volonté de savoir au même âge. Ce sont des livres génétiquement nuls. Aujourd'hui, on enverrait leurs auteurs alphabétiser les étudiants de première année, avec de grosses potées d'heures de cours, pour cause de rythme de publication insuffisant. Au charbon, papy Einstein! Et puis comme ça, on économise sur les heures supplémentaires, il n'y a pas de petits profits.
Mais que Sylvie Pierre-Brossolette se rassure: le déluge de réformes et de tâches administratives est tel que son vœu est déjà presque réalisé. On fait tout ce qu'il faut pour étouffer la recherche. Les chercheurs et les enseignants-chercheurs passent plus de temps dans la paperasse que dans la recherche et l'enseignement. Ils rédigent les projets de recherche qu'ils auraient le temps de réaliser s'ils n'étaient pas si occupés à rédiger leurs projets de recherche. La réforme Pécresse ne fera qu'accroître cela.
Les journalistes sont-ils suffisamment évalués au regard de leurs compétences et de leur sérieux? Est-ce que c'est génétique, de dire des bêtises sur les antennes du service public?
On enrage de cette ignorance persistante que l'on entretient sciemment, dans le public, sur ce que sont réellement la vie et le travail d'un universitaire. Rien de plus facile que de dénoncer les intellectuels comme des privilégiés et de les livrer à la vindicte des braves travailleurs, indignés qu'on puisse n'enseigner que 7 heures par semaine. Finissons-en avec ce ramassis de légendes populistes. Un pays qui méprise et maltraite à ce point ses intellectuels est mal parti.
La réforme Pécresse est fondée là-dessus: il y a des universitaires qui ne travaillent pas assez, il faut trouver le moyen de les rendre plus performants, par exemple en augmentant leurs heures d'enseignement s'ils ne publient pas assez. Il est temps de mettre les choses au point, l'entassement de stupidités finit par ne plus être tolérable.
a) l'universitaire ne travaille pas assez
En fait, un universitaire moyen travaille beaucoup trop. Il exerce trois métiers, enseignant, administrateur et chercheur. Autant dire qu'il n'est pas aux 35 heures, ni aux 40, ni aux 50. Donnons une idée rapide de la variété de ses tâches: cours. Préparation des cours. Examens. Correction des copies (par centaines). Direction de mémoires ou de thèses. Lectures de ces mémoires (en sciences humaines, une thèse, c'est entre 300 et 1000 pages). Rapports. Soutenances. Jurys d'examens. Réception et suivi des étudiants. Elaboration des maquettes d'enseignement. Cooptation et évaluation des collègues (dossiers, rapports, réunions). Direction d'année, de département, d'UFR le cas échéant. Réunions de toutes ces instances. Conseils d'UFR, conseils scientifiques, réunions de CEVU, rapports et réunions du CNU et du CNRS, animations et réunions de centres et de laboratoires de recherche, et d'une quantité de conseils, d'instituts et de machins divers.
Et puis, la recherche. Pendant les loisirs, s'il en reste. Là, c'est virtuellement infini: lectures innombrables, rédaction d'articles, de livres, de comptes rendus, direction de revues, de collections, conférences, colloques en France et à l'étranger. Quelle bande de fainéants, en effet. Certains cherchent un peu moins que les autres, et on s'étonne? Contrôlons mieux ces tire-au-flanc, c'est une excellente idée. Il y a une autre hypothèse: et si, pour changer, on fichait la paix aux chercheurs, est-ce qu'ils ne chercheraient pas plus? Depuis des lustres, la cadence infernale des réformes multiplie leurs tâches. Après quoi, on les accuse de ne pas chercher assez. C'est plutôt le fait qu'ils continuent à le faire, malgré les ministres successifs et leurs bonnes idées, malgré les humiliations et les obstacles en tous genres, qui devrait nous paraître étonnant.
Nicolas Sarkozy, dans son discours du 22 janvier, parle de recherche «médiocre» en France. Elle est tellement médiocre que les publications scientifiques françaises sont classées au 5e rang mondial, alors que la France se situe au 18e rang pour le financement de la recherche. Dans ces conditions, les chercheurs français sont des héros. Les voilà évalués, merci. Accessoirement, condamnons le président de la république à vingt ans de travaux forcés dans des campus pisseux, des locaux répugnants et sous-équipés, des facs, comme la Sorbonne, sans bureaux pour les professeurs, même pas équipées de toilettes dignes de ce nom.
b) l'universitaire n'est pas évalué
Pour mieux comprendre à quel point un universitaire n'est pas évalué, prenons le cas exemplaire (quoique fictif) de Mme B. Elle représente le parcours courant d'un professeur des universités aujourd'hui. L'auteur de cet article sait de quoi il parle. Elle est née en 1960. Elle habite Montpellier. Après plusieurs années d'études, mettons d'histoire, elle passe l'agrégation. Travail énorme, pour un très faible pourcentage d'admis. Elle s'y reprend à deux fois, elle est enfin reçue, elle a 25 ans. Elle est nommée dans un collège «sensible» du Havre. Comme elle est mariée à J, informaticien à Montpellier, elle fait le chemin toutes les semaines. Elle prépare sa thèse. Gros travail, elle s'y consacre la nuit et les week-ends. J. trouve enfin un poste au Havre, ils déménagent.
A 32 ans, elle soutient sa thèse. Il lui faut la mention maximale pour espérer entrer à l'université. Elle l'obtient. Elle doit ensuite se faire qualifier par le Conseil National des Universités. Une fois cette évaluation effectuée, elle présente son dossier dans les universités où un poste est disponible dans sa spécialité. Soit il n'y en a pas (les facs ne recrutent presque plus), soit il y a quarante candidats par poste. Quatre années de suite, rien. Elle doit se faire requalifier. Enfin, à 37 ans, sur son dossier et ses publications, elle est élue maître de conférences à l'université de Clermont-Ferrand, contre 34 candidats. C'est une évaluation, et terrible, 33 restent sur le carreau, avec leur agrégation et leur thèse sur les bras. Elle est heureuse, même si elle gagne un peu moins qu'avant. Environ 2000 Euros. Elle reprend le train toutes les semaines, ce qui est peu pratique pour l'éducation de ses enfants, et engloutit une partie de son salaire. Son mari trouve enfin un poste à Clermont, ils peuvent s'y installer et acheter un appartement. Mme B développe ses recherches sur l'histoire de la paysannerie française au XIXe siècle. Elle publie, donne des conférences, tout en assumant diverses responsabilités administratives qui l'occupent beaucoup.
Enfin, elle se décide, pour devenir professeur, à soutenir une habilitation à diriger des recherches, c'est-à-dire une deuxième thèse, plus une présentation générale de ses travaux de recherche. Elle y consacre ses loisirs, pendant des années. Heureusement, elle obtient six mois de congé pour recherches (sur évaluation, là encore). A 44 ans (génétiquement has been, donc) elle soutient son habilitation. Elle est à nouveau évaluée, et qualifiée, par le CNU. Elle se remet à chercher des postes, de professeur cette fois. N'en trouve pas. Est finalement élue (évaluation sur dossier), à 47 ans, à l'université de Créteil. A ce stade de sa carrière, elle gagne 3500 euros par mois.
Accaparée par les cours d'agrégation, l'élaboration des plans quadriennaux et la direction de thèses, et, il faut le dire, un peu épuisée, elle publie moins d'articles. Elle écrit, tout doucement, un gros ouvrage qu'il lui faudra des années pour achever. Mais ça n'est pas de la recherche visible. Pour obtenir une promotion, elle devra se soumettre à une nouvelle évaluation, qui risque d'être négative, surtout si le président de son université, à qui la réforme donne tous pouvoirs sur elle, veut favoriser d'autres chercheurs, pour des raisons de politique interne. Sa carrière va stagner.
Dans la réforme Pécresse, elle n'est plus une bonne chercheuse, il faut encore augmenter sa dose de cours, alors que son mari et ses enfants la voient à peine. (Par comparaison, un professeur italien donne deux fois moins d'heures de cours). Ou alors, il faudrait qu'elle publie à tour de bras des articles vides. Dans les repas de famille, son beau-frère, cadre commercial, qui gagne deux fois plus qu'elle avec dix fois moins d'études, se moque de ses sept heures d'enseignement hebdomadaires. Les profs, quels fainéants.
***
Personnellement, j'aurais une suggestion à l'adresse de Mme Pécresse, de M. Sarkozy et accessoirement des journalistes qui parlent si légèrement de la recherche. Et si on fichait la paix à Mme B? Elle a énormément travaillé, et elle travaille encore. Elle forme des instituteurs, des professeurs, des journalistes, des fonctionnaires. Son travail de recherche permet de mieux comprendre l'évolution de la société française. Elle assure une certaine continuité intellectuelle et culturelle dans ce pays. Elle a été sans cesse évaluée. Elle gagne un salaire qui n'a aucun rapport avec ses hautes qualifications. Elle travaille dans des lieux sordides. Quand elle va faire une conférence, on met six mois à lui rembourser 100 euros de train. Et elle doit en outre subir les insultes du président de la république et le mépris d'une certaine presse. En bien, ça suffit. Voilà pourquoi les enseignants-chercheurs manifestent aujourd'hui.
P.J
Université: les fainéants et les mauvais chercheurs, au travail!, Pierre Jourde, 10 février 2009
Une poignée de mandarins nantis qui ne fichent rien de leurs journées et refusent d'être évalués sur leur travail, manifeste contre la réforme Pécresse pour défendre des privilèges corporatistes et une conception rétrograde de l'université. Au travail, fainéants!
L'ignorance et les préjugés sont tels que c'est à peu près l'image que certains journalistes donnent du mouvement des chercheurs, des universitaires et des étudiants qui se développe dans toute la France. Au Monde, Catherine Rollot se contente de faire du décalque de la communication ministérielle, en toute méconnaissance de cause. Le lundi 9 février, Sylvie Pierre-Brossolette, sur l'antenne de France Info, défendait l'idée brillante selon laquelle, comme un chercheur ne produit plus grand-chose d'intéressant après quarante ans («c'est génétique»!), on pourrait lui coller beaucoup plus d'heures d'enseignement, histoire qu'il se rende utile.
Il aurait fallu mettre Pasteur un peu plus souvent devant les étudiants, ça lui aurait évité de nous casser les pieds, à 63 ans, avec sa découverte du virus de la rage. Planck, les quantas à 41 ans, un peu juste, mon garçon! Darwin a publié L'Evolution des espèces à 50 ans, et Foucault La Volonté de savoir au même âge. Ce sont des livres génétiquement nuls. Aujourd'hui, on enverrait leurs auteurs alphabétiser les étudiants de première année, avec de grosses potées d'heures de cours, pour cause de rythme de publication insuffisant. Au charbon, papy Einstein! Et puis comme ça, on économise sur les heures supplémentaires, il n'y a pas de petits profits.
Mais que Sylvie Pierre-Brossolette se rassure: le déluge de réformes et de tâches administratives est tel que son vœu est déjà presque réalisé. On fait tout ce qu'il faut pour étouffer la recherche. Les chercheurs et les enseignants-chercheurs passent plus de temps dans la paperasse que dans la recherche et l'enseignement. Ils rédigent les projets de recherche qu'ils auraient le temps de réaliser s'ils n'étaient pas si occupés à rédiger leurs projets de recherche. La réforme Pécresse ne fera qu'accroître cela.
Les journalistes sont-ils suffisamment évalués au regard de leurs compétences et de leur sérieux? Est-ce que c'est génétique, de dire des bêtises sur les antennes du service public?
On enrage de cette ignorance persistante que l'on entretient sciemment, dans le public, sur ce que sont réellement la vie et le travail d'un universitaire. Rien de plus facile que de dénoncer les intellectuels comme des privilégiés et de les livrer à la vindicte des braves travailleurs, indignés qu'on puisse n'enseigner que 7 heures par semaine. Finissons-en avec ce ramassis de légendes populistes. Un pays qui méprise et maltraite à ce point ses intellectuels est mal parti.
La réforme Pécresse est fondée là-dessus: il y a des universitaires qui ne travaillent pas assez, il faut trouver le moyen de les rendre plus performants, par exemple en augmentant leurs heures d'enseignement s'ils ne publient pas assez. Il est temps de mettre les choses au point, l'entassement de stupidités finit par ne plus être tolérable.
a) l'universitaire ne travaille pas assez
En fait, un universitaire moyen travaille beaucoup trop. Il exerce trois métiers, enseignant, administrateur et chercheur. Autant dire qu'il n'est pas aux 35 heures, ni aux 40, ni aux 50. Donnons une idée rapide de la variété de ses tâches: cours. Préparation des cours. Examens. Correction des copies (par centaines). Direction de mémoires ou de thèses. Lectures de ces mémoires (en sciences humaines, une thèse, c'est entre 300 et 1000 pages). Rapports. Soutenances. Jurys d'examens. Réception et suivi des étudiants. Elaboration des maquettes d'enseignement. Cooptation et évaluation des collègues (dossiers, rapports, réunions). Direction d'année, de département, d'UFR le cas échéant. Réunions de toutes ces instances. Conseils d'UFR, conseils scientifiques, réunions de CEVU, rapports et réunions du CNU et du CNRS, animations et réunions de centres et de laboratoires de recherche, et d'une quantité de conseils, d'instituts et de machins divers.
Et puis, la recherche. Pendant les loisirs, s'il en reste. Là, c'est virtuellement infini: lectures innombrables, rédaction d'articles, de livres, de comptes rendus, direction de revues, de collections, conférences, colloques en France et à l'étranger. Quelle bande de fainéants, en effet. Certains cherchent un peu moins que les autres, et on s'étonne? Contrôlons mieux ces tire-au-flanc, c'est une excellente idée. Il y a une autre hypothèse: et si, pour changer, on fichait la paix aux chercheurs, est-ce qu'ils ne chercheraient pas plus? Depuis des lustres, la cadence infernale des réformes multiplie leurs tâches. Après quoi, on les accuse de ne pas chercher assez. C'est plutôt le fait qu'ils continuent à le faire, malgré les ministres successifs et leurs bonnes idées, malgré les humiliations et les obstacles en tous genres, qui devrait nous paraître étonnant.
Nicolas Sarkozy, dans son discours du 22 janvier, parle de recherche «médiocre» en France. Elle est tellement médiocre que les publications scientifiques françaises sont classées au 5e rang mondial, alors que la France se situe au 18e rang pour le financement de la recherche. Dans ces conditions, les chercheurs français sont des héros. Les voilà évalués, merci. Accessoirement, condamnons le président de la république à vingt ans de travaux forcés dans des campus pisseux, des locaux répugnants et sous-équipés, des facs, comme la Sorbonne, sans bureaux pour les professeurs, même pas équipées de toilettes dignes de ce nom.
b) l'universitaire n'est pas évalué
Pour mieux comprendre à quel point un universitaire n'est pas évalué, prenons le cas exemplaire (quoique fictif) de Mme B. Elle représente le parcours courant d'un professeur des universités aujourd'hui. L'auteur de cet article sait de quoi il parle. Elle est née en 1960. Elle habite Montpellier. Après plusieurs années d'études, mettons d'histoire, elle passe l'agrégation. Travail énorme, pour un très faible pourcentage d'admis. Elle s'y reprend à deux fois, elle est enfin reçue, elle a 25 ans. Elle est nommée dans un collège «sensible» du Havre. Comme elle est mariée à J, informaticien à Montpellier, elle fait le chemin toutes les semaines. Elle prépare sa thèse. Gros travail, elle s'y consacre la nuit et les week-ends. J. trouve enfin un poste au Havre, ils déménagent.
A 32 ans, elle soutient sa thèse. Il lui faut la mention maximale pour espérer entrer à l'université. Elle l'obtient. Elle doit ensuite se faire qualifier par le Conseil National des Universités. Une fois cette évaluation effectuée, elle présente son dossier dans les universités où un poste est disponible dans sa spécialité. Soit il n'y en a pas (les facs ne recrutent presque plus), soit il y a quarante candidats par poste. Quatre années de suite, rien. Elle doit se faire requalifier. Enfin, à 37 ans, sur son dossier et ses publications, elle est élue maître de conférences à l'université de Clermont-Ferrand, contre 34 candidats. C'est une évaluation, et terrible, 33 restent sur le carreau, avec leur agrégation et leur thèse sur les bras. Elle est heureuse, même si elle gagne un peu moins qu'avant. Environ 2000 Euros. Elle reprend le train toutes les semaines, ce qui est peu pratique pour l'éducation de ses enfants, et engloutit une partie de son salaire. Son mari trouve enfin un poste à Clermont, ils peuvent s'y installer et acheter un appartement. Mme B développe ses recherches sur l'histoire de la paysannerie française au XIXe siècle. Elle publie, donne des conférences, tout en assumant diverses responsabilités administratives qui l'occupent beaucoup.
Enfin, elle se décide, pour devenir professeur, à soutenir une habilitation à diriger des recherches, c'est-à-dire une deuxième thèse, plus une présentation générale de ses travaux de recherche. Elle y consacre ses loisirs, pendant des années. Heureusement, elle obtient six mois de congé pour recherches (sur évaluation, là encore). A 44 ans (génétiquement has been, donc) elle soutient son habilitation. Elle est à nouveau évaluée, et qualifiée, par le CNU. Elle se remet à chercher des postes, de professeur cette fois. N'en trouve pas. Est finalement élue (évaluation sur dossier), à 47 ans, à l'université de Créteil. A ce stade de sa carrière, elle gagne 3500 euros par mois.
Accaparée par les cours d'agrégation, l'élaboration des plans quadriennaux et la direction de thèses, et, il faut le dire, un peu épuisée, elle publie moins d'articles. Elle écrit, tout doucement, un gros ouvrage qu'il lui faudra des années pour achever. Mais ça n'est pas de la recherche visible. Pour obtenir une promotion, elle devra se soumettre à une nouvelle évaluation, qui risque d'être négative, surtout si le président de son université, à qui la réforme donne tous pouvoirs sur elle, veut favoriser d'autres chercheurs, pour des raisons de politique interne. Sa carrière va stagner.
Dans la réforme Pécresse, elle n'est plus une bonne chercheuse, il faut encore augmenter sa dose de cours, alors que son mari et ses enfants la voient à peine. (Par comparaison, un professeur italien donne deux fois moins d'heures de cours). Ou alors, il faudrait qu'elle publie à tour de bras des articles vides. Dans les repas de famille, son beau-frère, cadre commercial, qui gagne deux fois plus qu'elle avec dix fois moins d'études, se moque de ses sept heures d'enseignement hebdomadaires. Les profs, quels fainéants.
***
Personnellement, j'aurais une suggestion à l'adresse de Mme Pécresse, de M. Sarkozy et accessoirement des journalistes qui parlent si légèrement de la recherche. Et si on fichait la paix à Mme B? Elle a énormément travaillé, et elle travaille encore. Elle forme des instituteurs, des professeurs, des journalistes, des fonctionnaires. Son travail de recherche permet de mieux comprendre l'évolution de la société française. Elle assure une certaine continuité intellectuelle et culturelle dans ce pays. Elle a été sans cesse évaluée. Elle gagne un salaire qui n'a aucun rapport avec ses hautes qualifications. Elle travaille dans des lieux sordides. Quand elle va faire une conférence, on met six mois à lui rembourser 100 euros de train. Et elle doit en outre subir les insultes du président de la république et le mépris d'une certaine presse. En bien, ça suffit. Voilà pourquoi les enseignants-chercheurs manifestent aujourd'hui.
P.J
Factbook
- Les publications scientifiques françaises sont classées au 5e rang mondial, alors que la France se situe au 18e rang pour le financement de la recherche.
- Le volet "enseignement supérieur et recherche du plan de relance" porte sur 731 millions d'euros pour 2009. Ce volet représente 20% de l'ensemble des moyens du plan de relance annoncé par le chef de l'Etat en décembre 2008.
- Sur les 731 millions d'euros prévus, 398 seront affectés aux bâtiments universitaires : constructions, rénovation et équipement. 75 permettront d'accélérer les études pour les 12 sites qui ont reçu le label "Opération Campus" (Plan Campus).
- Le plan de relance économique présenté par le gouvernement permettra de construire 70 nouveaux amphithéâtres dans les universités.
- 47 millions seront affectés au logement étudiant, permettant par exemple de réhabiliter 2.000 chambres universitaires de plus.
- 286 millions d'euros seront consacrés à la recherche : accélération de financements dédiés aux très grandes infrastructures (Synchrotron), mise en sécurité des organismes de recherches, accélération de chantiers spécifiques (plan nanosciences, fonds pour l'environnement).
- Pour les entreprises, le Crédit impôt recherche (CIR) représentent 3,8 mds d'euros. Ils seront versés aux entreprises (pour 90% des PME) en une seule fois, dès 2009. Les crédits seront affectés sur trois ans.
- 900 postes vont être supprimés en 2009 dans l'enseignement supérieur, dont 250 dans les universités. Ces 250 postes représentent 5 millions d’Euros d’économie, soit un millième des 5 milliards promis à l’enseignement supérieur sur 5 ans.
- La Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance prévoit une diminution de 6,9% des étudiants inscrits en 2017.
- Un milliard d'euros par an pendant cinq ans sera alloué à l'université.
- 12 à 25% d'augmentation de salaire sera accordée aux jeunes enseignants-chercheurs (maître de conférence), ainsi que des des primes scientifiques et de responsabilité pédagogique pouvant aller jusqu'à 15 000 euros par an.
- 4 % des enseignants-chercheurs ne font partie d'aucune équipe de recherche. De plus, parmi les 76 % restant, un quart (14 000 personnes) travaillant dans les unités de recherche n'ont pas publié dans les quatre années précédant 2007. La proportion d'enseignants-chercheurs «non publiant» est probablement plus importante encore. La répartition des publiants et des non-publiants varie d'une matière à l'autre : si seuls 19 % des enseignants-chercheurs des sciences dures (mathématiques, physique, chimie, etc.) ne publient pas, ils sont 20 % dans les sciences de la vie (biologie, médecine, écologie) et 28,5 % en sciences humaines et sociales. Certains estiment à 40 % le nombre d'enseignants du supérieur qui ne publient pas. Dans une petite université du sud de la France, on estime à 52 % de non-publiants. Dans celle de Grenoble-II, ils sont 40 %. Est considéré comme «publiant» un enseignant qui a satisfait à un nombre minimal d'articles dans des revues reconnues, en général un à trois en quatre ans.
- D'après l'OST, la part mondiale de la France (dans les sciences de la matière et de la vie) lui permet d'occuper le sixième rang mondial. Dépassée par les Etats-Unis, la Chine, le Japon, l'Allemagne et le Royaume-Uni. La part de la France était de 5,2% en 1993, 5,4% en 1999, puis 5,1% en 2001, 4,8% en 2003, 4,4% en 2006.
- De 1993 à 2006, le nombre d'articles scientifiques signés par des chercheurs exerçant leur métier dans un laboratoire situé en France est passé sur cette période de 31600 à 39000.
- De 1993 à 2006, la «qualité» moyenne des articles s'est plutôt améliorée, leur indice d'impact (le nombre de citations par d'autres articles durant les deux ans qui suivent leur publication) est passé de 0,91 à 0,97.
- De 1993 à 2006, la part mondiale de brevets de la France est en baisse rapide dans le système européen ( de 8,3% à 5,5% entre 1988 et 2006) et américain (de 3,4% à 2% pour la même période).
- La part du secteur public (Universités, Cnrs, Inserm, CEA etc) dans les brevets déposés en Europe par des acteurs français est de de 8,3% en 2006. Comme dans tous les pays industrialisés, ce sont les entreprises qui déposent environ 90% des brevets.
- La tendance depuis une vingtaine d'années est à l'augmentation des dépots de brevets par la recherche publique. Sa part (dans le système de brevet français) n'était que de 6,6% en 2001, elle est de 8,3% en 2006. Alors que les entreprises privées voient leur part chuter de 2 points, passant de 93,4% à 91,7%. Les Universités, sur cette période, ont plus que doublé leur part.
- Le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) était le 5ème déposant français en 2005 (deux rangs de mieux qu'en 2000) et n'était dépassé que par Renault, l'Oréal, Peugeot et France Telecom. Quant au Cnrs, dont la mission première est pourtant la recherche de base et non la valorisation technologique, il était le 11ème déposant français en 2005 (14ème en 2000).
- L'INPI propose sur son site un classement des 50 premières entreprises déposant des brevets. Le CEA maintient sa 5me place, avec 290 brevets publiés (sur 326 soumis). Le CNRS lui passe à la 9me place avec 191 brevets publiés ... sur 194 soumis (donc seulement trois "perdus"), et passe devant Thales.
- L'Etat paye 13 000 € par an pour un élève de classe préparatoire contre 7 000 € pour un étudiant à l'université.
- Les dépenses françaises de R&D en pourcentage du PIB sont inférieures à la moyenne des pays de l'OCDE.
- 2 228 000 étudiants, dont 1 363 750 dans les universités.
- 7 710 euros, coût moyen annuel d'un étudiant à l'université. 14 250 euros, coût moyen annuel d'un élève de classe préparatoire aux grandes écoles.
- 90 086 personnes enseignent dans le supérieur, dont 57 549 enseignants-chercheurs.
- 2075,06 à 4 401,51 euros bruts : salaire de début et de fin de carrière d'un maître de conférences.
- 3 007,47 à 6 033,22 euros bruts : salaire de début et de fin de carrière (classe exceptionnelle) d'un professeur d'université.
Références
- A propos de l'enseignement supérieur et de la recherche en France, lemonde.fr, 16 février 2009
- Que vaut la science française, selon l’Observatoire des sciences et des technologies?, sciences2, 14 février 2009
- Le volet "enseignement supérieur et recherche du plan de relance" porte sur 731 millions d'euros pour 2009. Ce volet représente 20% de l'ensemble des moyens du plan de relance annoncé par le chef de l'Etat en décembre 2008.
- Sur les 731 millions d'euros prévus, 398 seront affectés aux bâtiments universitaires : constructions, rénovation et équipement. 75 permettront d'accélérer les études pour les 12 sites qui ont reçu le label "Opération Campus" (Plan Campus).
- Le plan de relance économique présenté par le gouvernement permettra de construire 70 nouveaux amphithéâtres dans les universités.
- 47 millions seront affectés au logement étudiant, permettant par exemple de réhabiliter 2.000 chambres universitaires de plus.
- 286 millions d'euros seront consacrés à la recherche : accélération de financements dédiés aux très grandes infrastructures (Synchrotron), mise en sécurité des organismes de recherches, accélération de chantiers spécifiques (plan nanosciences, fonds pour l'environnement).
- Pour les entreprises, le Crédit impôt recherche (CIR) représentent 3,8 mds d'euros. Ils seront versés aux entreprises (pour 90% des PME) en une seule fois, dès 2009. Les crédits seront affectés sur trois ans.
- 900 postes vont être supprimés en 2009 dans l'enseignement supérieur, dont 250 dans les universités. Ces 250 postes représentent 5 millions d’Euros d’économie, soit un millième des 5 milliards promis à l’enseignement supérieur sur 5 ans.
- La Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance prévoit une diminution de 6,9% des étudiants inscrits en 2017.
- Un milliard d'euros par an pendant cinq ans sera alloué à l'université.
- 12 à 25% d'augmentation de salaire sera accordée aux jeunes enseignants-chercheurs (maître de conférence), ainsi que des des primes scientifiques et de responsabilité pédagogique pouvant aller jusqu'à 15 000 euros par an.
- 4 % des enseignants-chercheurs ne font partie d'aucune équipe de recherche. De plus, parmi les 76 % restant, un quart (14 000 personnes) travaillant dans les unités de recherche n'ont pas publié dans les quatre années précédant 2007. La proportion d'enseignants-chercheurs «non publiant» est probablement plus importante encore. La répartition des publiants et des non-publiants varie d'une matière à l'autre : si seuls 19 % des enseignants-chercheurs des sciences dures (mathématiques, physique, chimie, etc.) ne publient pas, ils sont 20 % dans les sciences de la vie (biologie, médecine, écologie) et 28,5 % en sciences humaines et sociales. Certains estiment à 40 % le nombre d'enseignants du supérieur qui ne publient pas. Dans une petite université du sud de la France, on estime à 52 % de non-publiants. Dans celle de Grenoble-II, ils sont 40 %. Est considéré comme «publiant» un enseignant qui a satisfait à un nombre minimal d'articles dans des revues reconnues, en général un à trois en quatre ans.
- D'après l'OST, la part mondiale de la France (dans les sciences de la matière et de la vie) lui permet d'occuper le sixième rang mondial. Dépassée par les Etats-Unis, la Chine, le Japon, l'Allemagne et le Royaume-Uni. La part de la France était de 5,2% en 1993, 5,4% en 1999, puis 5,1% en 2001, 4,8% en 2003, 4,4% en 2006.
- De 1993 à 2006, le nombre d'articles scientifiques signés par des chercheurs exerçant leur métier dans un laboratoire situé en France est passé sur cette période de 31600 à 39000.
- De 1993 à 2006, la «qualité» moyenne des articles s'est plutôt améliorée, leur indice d'impact (le nombre de citations par d'autres articles durant les deux ans qui suivent leur publication) est passé de 0,91 à 0,97.
- De 1993 à 2006, la part mondiale de brevets de la France est en baisse rapide dans le système européen ( de 8,3% à 5,5% entre 1988 et 2006) et américain (de 3,4% à 2% pour la même période).
- La part du secteur public (Universités, Cnrs, Inserm, CEA etc) dans les brevets déposés en Europe par des acteurs français est de de 8,3% en 2006. Comme dans tous les pays industrialisés, ce sont les entreprises qui déposent environ 90% des brevets.
- La tendance depuis une vingtaine d'années est à l'augmentation des dépots de brevets par la recherche publique. Sa part (dans le système de brevet français) n'était que de 6,6% en 2001, elle est de 8,3% en 2006. Alors que les entreprises privées voient leur part chuter de 2 points, passant de 93,4% à 91,7%. Les Universités, sur cette période, ont plus que doublé leur part.
- Le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) était le 5ème déposant français en 2005 (deux rangs de mieux qu'en 2000) et n'était dépassé que par Renault, l'Oréal, Peugeot et France Telecom. Quant au Cnrs, dont la mission première est pourtant la recherche de base et non la valorisation technologique, il était le 11ème déposant français en 2005 (14ème en 2000).
- L'INPI propose sur son site un classement des 50 premières entreprises déposant des brevets. Le CEA maintient sa 5me place, avec 290 brevets publiés (sur 326 soumis). Le CNRS lui passe à la 9me place avec 191 brevets publiés ... sur 194 soumis (donc seulement trois "perdus"), et passe devant Thales.
- L'Etat paye 13 000 € par an pour un élève de classe préparatoire contre 7 000 € pour un étudiant à l'université.
- Les dépenses françaises de R&D en pourcentage du PIB sont inférieures à la moyenne des pays de l'OCDE.
- 2 228 000 étudiants, dont 1 363 750 dans les universités.
- 7 710 euros, coût moyen annuel d'un étudiant à l'université. 14 250 euros, coût moyen annuel d'un élève de classe préparatoire aux grandes écoles.
- 90 086 personnes enseignent dans le supérieur, dont 57 549 enseignants-chercheurs.
- 2075,06 à 4 401,51 euros bruts : salaire de début et de fin de carrière d'un maître de conférences.
- 3 007,47 à 6 033,22 euros bruts : salaire de début et de fin de carrière (classe exceptionnelle) d'un professeur d'université.
Références
- A propos de l'enseignement supérieur et de la recherche en France, lemonde.fr, 16 février 2009
- Que vaut la science française, selon l’Observatoire des sciences et des technologies?, sciences2, 14 février 2009
lundi 9 février 2009
Transformation du CNRS
Jeudi 12 février 2009, les chercheurs sont invités par la coordination "Sauvons la recherche" (SLR) (Lien) à se rendre au siège du CNRS pour dénoncer sa transformation en agence de moyens, comme l'a annoncé le Président Sarkozy lors de ses voeux du 22 janvier 2009.
Références
- Sauvons la recherche
- Les voeux de Nicolas Sarkozy du 22 janvier 2009
- Intervention télévisée de Nicolas Sarkozy du 5 février 2009
- Coordination nationale des Universités
Références
- Sauvons la recherche
- Les voeux de Nicolas Sarkozy du 22 janvier 2009
- Intervention télévisée de Nicolas Sarkozy du 5 février 2009
- Coordination nationale des Universités
Mastérisation des concours d'enseignant
Les réponses du gouvernement
- Des stages en responsabilité de 3 mois seront rémunérés.
- Pour financer l’année d’études supplémentaire, des bourses et des postes d’assistants d’éducation sont prévus.
- Mise en œuvre de la mastérisation. Les projets de nouveaux masters Enseignement des universités («maquettes») doivent être transmis au 15 février 2009.
- Des stages en responsabilité de 3 mois seront rémunérés.
- Pour financer l’année d’études supplémentaire, des bourses et des postes d’assistants d’éducation sont prévus.
- Mise en œuvre de la mastérisation. Les projets de nouveaux masters Enseignement des universités («maquettes») doivent être transmis au 15 février 2009.
Petit retour sur la loi LRU
Pour le gouvernement, la loi sur l’autonomie (la LRU) a pour objectifs de donner aux universités la capacité de gérer leurs ressources humaines en fonction de leur stratégie de recherche, de leur politique de formation et des besoins de leurs étudiants. Un de ses volets concernent le statut des enseignants-chercheurs qui n'a pas été réformé depuis le décret de 1984.
Les enseignants-chercheurs ont un statut de fonctionnaire. La loi et ses décrets d'applicatiion doit garantir un juste équilibre entre la possibilité pour les universités d’avoir une certaine souplesse dans la gestion des carrières et l’exigence pour les enseignants-chercheurs de garder le caractère national de leur statut.
Le Conseil National des Universités (CNU) est une instance majoritairement élue, uniquement composée de pairs. Ses sections seront chargées de l’évaluation nationale des activités des enseignants-chercheurs tous les 4 ans. Les classements du CNU guideront au moins 50 % des décisions des universités pour les promotions.
La ministre Valérie Pécresse propose une charte nationale de l’application de ce volet de la loi LRU joignant les présidents d'universités, les doyens de facultés, les directeurs des autres composantes universitaires(IUT, Écoles d'ingénieurs), le CNU et les organisations syndicales.
La mise en place de la loi LRU s'accompagne d'une série de mesures budgétaires: 5 milliards d’euros pour le plan campus, 10 % d’augmentation du budget de chaque université, 730 millions du plan de relance pour la rénovation des locaux.
Par rapport au reste de la fonction publique, le ministère de l'enseignement supérieur reste prioritaire en termes de postes et de budget.
La règle du non renouvellement un poste sur deux après un départ à la retraite ne s'y applique pas. 1 poste sur 6 ne sera cependant pas renouvelé (900 suppressions de postes en 2009).
En contrepartie, les carrières seront revalorisés. Ainsi, les maîtres de conférences recrutés en 2009 auront des salaires supérieurs de 12 à 25% par rapport à 2008.
Les enseignants-chercheurs ont un statut de fonctionnaire. La loi et ses décrets d'applicatiion doit garantir un juste équilibre entre la possibilité pour les universités d’avoir une certaine souplesse dans la gestion des carrières et l’exigence pour les enseignants-chercheurs de garder le caractère national de leur statut.
Le Conseil National des Universités (CNU) est une instance majoritairement élue, uniquement composée de pairs. Ses sections seront chargées de l’évaluation nationale des activités des enseignants-chercheurs tous les 4 ans. Les classements du CNU guideront au moins 50 % des décisions des universités pour les promotions.
La ministre Valérie Pécresse propose une charte nationale de l’application de ce volet de la loi LRU joignant les présidents d'universités, les doyens de facultés, les directeurs des autres composantes universitaires(IUT, Écoles d'ingénieurs), le CNU et les organisations syndicales.
La mise en place de la loi LRU s'accompagne d'une série de mesures budgétaires: 5 milliards d’euros pour le plan campus, 10 % d’augmentation du budget de chaque université, 730 millions du plan de relance pour la rénovation des locaux.
Par rapport au reste de la fonction publique, le ministère de l'enseignement supérieur reste prioritaire en termes de postes et de budget.
La règle du non renouvellement un poste sur deux après un départ à la retraite ne s'y applique pas. 1 poste sur 6 ne sera cependant pas renouvelé (900 suppressions de postes en 2009).
En contrepartie, les carrières seront revalorisés. Ainsi, les maîtres de conférences recrutés en 2009 auront des salaires supérieurs de 12 à 25% par rapport à 2008.
Semaine du 9 au 15 février 2009
Deuxième semaine de mobilisation pour les enseignants-chercheurs.
Valérie Pécresse cherche le dialogue, mais ses interlocuteurs ne semblent pas clairement identifiés. "Les voies de passage" qu'elle invoque restent à identifier...
Elle doit recevoir la communauté universitaire pour discuter de la réforme du décret de 1984 sur le statut des enseignants-chercheurs. Mais qui est la communauté universitaire ? En tout cas, la réunion sera boycotté par le SNESup (Ref.), principal animateur du mouvement, comme l'a annoncé son secrétaire général Jean Fabbri.
Les enseignants-chercheurs organisent une manifestation nationale le mardi 10 février 2009. Certains font la grève des cours, la rétention des notes et organisent des assemblées générales.
Les enseignants-chercheurs des universités, des Instituts d'études politiques, des IUT et des écoles d'ingénieurs s'inquiètent de la réforme de leur statut, de la formation des enseignants du premier et second degré (réforme de la formation des enseignants du premier et second degré et mastérisation des concours), des coupes budgétaires et de réforme du CNRS.
Pour les IUT (Institut universitaire technologique), la craite principale est que la globalisation du budget des IUT dans celui des universités ne se traduise par des baisses de moyens.
Références
- Enseignants chercheurs : Sarko amorce le recul, educobs, 14 février 2009
- L'appel du "cercle des professeurs et des chercheurs disparus" , educobs, 13 février 2009
- Les présidents de fac lâchent Darcos , educobs, 12 février 2009
- Chercheurs : Sarko joue la division… et perd, educobs, 10 février 2009
- Valérie Pécresse ouvre le dialogue avec les enseignants-chercheurs, Le Monde, 9 février 2009 (Lien)
- Enseignants-chercheurs : la fronde s'étend, Le Monde, 9 février 2009 (Lien)
- Une entrevue de Valérie Pécresse avec Libération: «La communauté universitaire est acquise à l'autonomie», Libération, 9 février 2009 (Lien)
- Neuf universités demandent le retrait des réformes controversées , Le Monde, 9 février 2009
- Les ambitions contrariées d'une ministre-candidate, le Monde, 9 février 2009 (Lien)
- Les chercheurs maintiennent la pression, Libération, 6 février 2009 (Lien)
Valérie Pécresse cherche le dialogue, mais ses interlocuteurs ne semblent pas clairement identifiés. "Les voies de passage" qu'elle invoque restent à identifier...
Elle doit recevoir la communauté universitaire pour discuter de la réforme du décret de 1984 sur le statut des enseignants-chercheurs. Mais qui est la communauté universitaire ? En tout cas, la réunion sera boycotté par le SNESup (Ref.), principal animateur du mouvement, comme l'a annoncé son secrétaire général Jean Fabbri.
Les enseignants-chercheurs organisent une manifestation nationale le mardi 10 février 2009. Certains font la grève des cours, la rétention des notes et organisent des assemblées générales.
Les enseignants-chercheurs des universités, des Instituts d'études politiques, des IUT et des écoles d'ingénieurs s'inquiètent de la réforme de leur statut, de la formation des enseignants du premier et second degré (réforme de la formation des enseignants du premier et second degré et mastérisation des concours), des coupes budgétaires et de réforme du CNRS.
Pour les IUT (Institut universitaire technologique), la craite principale est que la globalisation du budget des IUT dans celui des universités ne se traduise par des baisses de moyens.
Références
- Enseignants chercheurs : Sarko amorce le recul, educobs, 14 février 2009
- L'appel du "cercle des professeurs et des chercheurs disparus" , educobs, 13 février 2009
- Les présidents de fac lâchent Darcos , educobs, 12 février 2009
- Chercheurs : Sarko joue la division… et perd, educobs, 10 février 2009
- Valérie Pécresse ouvre le dialogue avec les enseignants-chercheurs, Le Monde, 9 février 2009 (Lien)
- Enseignants-chercheurs : la fronde s'étend, Le Monde, 9 février 2009 (Lien)
- Une entrevue de Valérie Pécresse avec Libération: «La communauté universitaire est acquise à l'autonomie», Libération, 9 février 2009 (Lien)
- Neuf universités demandent le retrait des réformes controversées , Le Monde, 9 février 2009
- Les ambitions contrariées d'une ministre-candidate, le Monde, 9 février 2009 (Lien)
- Les chercheurs maintiennent la pression, Libération, 6 février 2009 (Lien)
dimanche 8 février 2009
La rupture du front uni des présidents d'université
Le samedi 7 février 2009, Axel Kahn, Président de l'Université Paris Descartes (Paris V) a mis fin à son soutien à la réforme. Il a demandé à Nicolas Sarkozy de retirer le décret modifiant le statut des enseignants-chercheurs.
Axel Kahn a été cité par le chef de l'Etat lors de son intervention télévisée comme une personnalité de "gauche" favorable à cette réforme.
Axel Kahn avait cosigné, avec trois autres présidents d'université, une tribune publiée dans Le Monde dans laquelle il se disait plutôt en accord avec celle-ci.
Il a notemment déclaré sur Europe-1:
"Depuis plus d'un an j'étais favorable à une modification du décret fixant le service des enseignants chercheurs. Aujourd'hui l'affaire est emmanchée de telle sorte qu'elle n'aboutira pas. Puisque le président de la République a fait l'honneur d'accorder quelque poids à mon avis, il s'est réclamé de moi, qu'il m'écoute : M. le président de la République, vous n'arriverez pas à faire passer ce décret aujourd'hui et par conséquent il faut reprendre le dialogue, voir comment on évalue le métier des enseignants chercheurs, comment on valorise toutes leurs activités."
Le lundi 9 février 2009 doit se dérouler une réunion à l'appel de trois présidents d'université hostiles à la réforme (Paris-4 Sorbonne, Paris-8 et Paris-10 Nanterre) à la Sorbonne pour proposer "un projet alternatif". (Réf.1 et Réf.2)
Références
- Le président d'université Axel Kahn se défend d'être "Eric Besson", NOUVELOBS.COM, 13 février 2009
- "Sarkozy se plante, selon Axel Kahn" sur Educobs (8 février 2009)
- Sciences2 du 7 février 2008
- Science 2 du 6 février 2008
Axel Kahn a été cité par le chef de l'Etat lors de son intervention télévisée comme une personnalité de "gauche" favorable à cette réforme.
Axel Kahn avait cosigné, avec trois autres présidents d'université, une tribune publiée dans Le Monde dans laquelle il se disait plutôt en accord avec celle-ci.
Il a notemment déclaré sur Europe-1:
"Depuis plus d'un an j'étais favorable à une modification du décret fixant le service des enseignants chercheurs. Aujourd'hui l'affaire est emmanchée de telle sorte qu'elle n'aboutira pas. Puisque le président de la République a fait l'honneur d'accorder quelque poids à mon avis, il s'est réclamé de moi, qu'il m'écoute : M. le président de la République, vous n'arriverez pas à faire passer ce décret aujourd'hui et par conséquent il faut reprendre le dialogue, voir comment on évalue le métier des enseignants chercheurs, comment on valorise toutes leurs activités."
Le lundi 9 février 2009 doit se dérouler une réunion à l'appel de trois présidents d'université hostiles à la réforme (Paris-4 Sorbonne, Paris-8 et Paris-10 Nanterre) à la Sorbonne pour proposer "un projet alternatif". (Réf.1 et Réf.2)
Références
- Le président d'université Axel Kahn se défend d'être "Eric Besson", NOUVELOBS.COM, 13 février 2009
- "Sarkozy se plante, selon Axel Kahn" sur Educobs (8 février 2009)
- Sciences2 du 7 février 2008
- Science 2 du 6 février 2008
Les voeux du 22 janvier 2009
Les voeux du 22 janvier 2009 du président Nicolas Sarkozy ont été l'occasion de préciser plusieurs points du chantier de la loi LRU sur l'autonomie des universités.
Une réaction aux voeux du 21 janvier 2009
Manifestation du 28 novembre 2008
Références
- [{{Sciences2}}->http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2009/02/opration-dsinto.html] du 4 février 2009
Une réaction aux voeux du 21 janvier 2009
Manifestation du 28 novembre 2008
Références
- [{{Sciences2}}->http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2009/02/opration-dsinto.html] du 4 février 2009
samedi 7 février 2009
Communiqué de presse d’Axel Kahn du 7 février 2009
J’ai a été cité par le Président de la République lors de son émission à la télévision le Jeudi 5 février 2009. Le Président de la République s’est déclaré renforcé dans ses opinions par la Tribune publiée dans le Monde par moi-même et trois autres Présidents d’universités, Alain Beretz, Université de Strasbourg, Yvon Berlan, Université de la Méditerranée, et Jean-Charles Pomerol, Université Pierre et Marie Curie.
Je désire par conséquent préciser les points suivants :
1. Je suis favorable depuis longtemps, dans son principe, à la modification du Décret de 1984 fixant les services des enseignants-chercheurs à l’Université.
2. En effet, une telle modification est indispensable pour prendre en compte dans la promotion des enseignants-chercheurs l’éventail de leurs activités (recherche, enseignement, pilotage) et non plus seulement la recherche.
3. L’évaluation des activités selon des critères discutés collégialement et sous la responsabilité d’une instance nationale est la contrepartie d’une réelle prise en compte des services, et le seul garde-fou contre l’arbitraire.
4. La présentation initiale par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche de la réforme du Décret de 1984 semblait indiquer que l’augmentation des charges d’enseignement serait la punition infligée aux mauvais chercheurs ; une telle vision n’est pas acceptable.
5. De plus, la décision prise par l’Etat de supprimer deux-cent cinquante postes dans les universités alors même que les besoins s’accroissent du fait du passage à l’autonomie, a donné du poids à la crainte d’une mesure comptable, compensant l’insuffisance des effectifs par des surcharges de service.
6. Dans son allocution sur la recherche et l’innovation française, le Président de la République a, le 22 janvier 2009, gravement blessé les chercheurs et les enseignants-chercheurs par des considérations qui remettaient en cause, souvent, l’engagement de toute une vie.
7. Dans ces circonstances, la communauté universitaire s’est très massivement dressée contre les modifications proposées du Décret de 1984, et cela malgré d’incontestables améliorations de ce texte.
8. Mon analyse est que la reprise du dialogue sur la nécessaire évolution de ce décret, dans le contexte d’exaspération et de mobilisation actuel, exige le retrait du texte adressé au Conseil d’Etat et une reprise à zéro des discussions.
9. La Conférence des Présidents d’Universités doit aussi porter très haut la revendication d’une annulation de la suppression des postes et d’un plan pluriannuel d’embauches afin d’accompagner le passage à l’autonomie et toutes les charges nouvelles que cela entraîne.
Références
- Intervention de Nicolas Sarkozy du 5 février 2009
- SLU
J’ai a été cité par le Président de la République lors de son émission à la télévision le Jeudi 5 février 2009. Le Président de la République s’est déclaré renforcé dans ses opinions par la Tribune publiée dans le Monde par moi-même et trois autres Présidents d’universités, Alain Beretz, Université de Strasbourg, Yvon Berlan, Université de la Méditerranée, et Jean-Charles Pomerol, Université Pierre et Marie Curie.
Je désire par conséquent préciser les points suivants :
1. Je suis favorable depuis longtemps, dans son principe, à la modification du Décret de 1984 fixant les services des enseignants-chercheurs à l’Université.
2. En effet, une telle modification est indispensable pour prendre en compte dans la promotion des enseignants-chercheurs l’éventail de leurs activités (recherche, enseignement, pilotage) et non plus seulement la recherche.
3. L’évaluation des activités selon des critères discutés collégialement et sous la responsabilité d’une instance nationale est la contrepartie d’une réelle prise en compte des services, et le seul garde-fou contre l’arbitraire.
4. La présentation initiale par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche de la réforme du Décret de 1984 semblait indiquer que l’augmentation des charges d’enseignement serait la punition infligée aux mauvais chercheurs ; une telle vision n’est pas acceptable.
5. De plus, la décision prise par l’Etat de supprimer deux-cent cinquante postes dans les universités alors même que les besoins s’accroissent du fait du passage à l’autonomie, a donné du poids à la crainte d’une mesure comptable, compensant l’insuffisance des effectifs par des surcharges de service.
6. Dans son allocution sur la recherche et l’innovation française, le Président de la République a, le 22 janvier 2009, gravement blessé les chercheurs et les enseignants-chercheurs par des considérations qui remettaient en cause, souvent, l’engagement de toute une vie.
7. Dans ces circonstances, la communauté universitaire s’est très massivement dressée contre les modifications proposées du Décret de 1984, et cela malgré d’incontestables améliorations de ce texte.
8. Mon analyse est que la reprise du dialogue sur la nécessaire évolution de ce décret, dans le contexte d’exaspération et de mobilisation actuel, exige le retrait du texte adressé au Conseil d’Etat et une reprise à zéro des discussions.
9. La Conférence des Présidents d’Universités doit aussi porter très haut la revendication d’une annulation de la suppression des postes et d’un plan pluriannuel d’embauches afin d’accompagner le passage à l’autonomie et toutes les charges nouvelles que cela entraîne.
Références
- Intervention de Nicolas Sarkozy du 5 février 2009
- SLU
jeudi 5 février 2009
L'intervention télévisée de Nicolas Sarkozy
Lors de son intervention télévisée, Nicolas Sarkozy a déclaré que le gouvernement était prêt à discuter des «modalités» de l’évaluation des enseignants/chercheurs mais que son principe était «incontournable».
Réactions
- 33 directeurs de laboratoires d’astrophysique écrivent à Nicolas Sarkozy, sciences2, 17 février 2009
Réactions
- 33 directeurs de laboratoires d’astrophysique écrivent à Nicolas Sarkozy, sciences2, 17 février 2009
mercredi 4 février 2009
L'article de Nature
4 février 2009- L'article de Nature
French scientists revolt against government reforms - Nature - February 4th 2009
Strike threatens to undermine Sarkozy's overhaul of universities.
Declan Butler
University lecturers and researchers in France began a national strike on 2 February over a draft decree that would change their job descriptions and procedures for promotion.
The row has brought to a head simmering resentment among many researchers over ongoing broader reforms of research and higher education. It has been further fuelled by President Nicolas Sarkozy's criticisms of the country's researchers in a fiery speech last week.
The government's decree seems, at first glance, fairly innocuous. For the first time, evaluations of university researchers will include their contributions to teaching and university governance, and not be based solely on their research. Universities will also be given the power to change how much time staff spend on teaching and research.
So why has the decision provoked such a vocal and widespread outcry? One reason is that university researchers are used to being assessed nationally. The new policy, which is in line with the government's overall goal of giving universities greater autonomy, transfers that responsibility to the university president and board.
Scientists fear that cash-strapped universities might cut research time and force them to do more teaching, at a time when posts are being cut. In an open letter co-authored by Albert Fert, a 2007 Nobel laureate in physics from the University of Paris-Sud, top academics last week expressed worries that the changes would give university administrators too much control over scientists' work, and risk "clientship and localism".
Such concerns reflect the fact that French scientists generally trust the established peer-review processes of the national research and higher-educational bodies, and are wary of evaluations and decisions made locally at their institutions.
In an attempt to allay these concerns, Valérie Pécresse, the minister of research and higher education, released a modified decree on 30 January that sets limits on teaching hours, and assured researchers that there would be national safeguards put in place for university promotion decisions.
Profound disarray
The spat is the first major test of the government's law on university autonomy, which was accepted with a general consensus in August 2007. Only now are the first effects of its implementation being felt. The first 20 of France's 85 universities became autonomous on 1 January 2009. They have been freed from central administrative control and are now allowed to manage their own budgets, staff and buildings, and to hire and set salaries as they see fit.
The promise of university autonomy lured Axel Kahn, a renowned geneticist at INSERM, the national biomedical research agency, to accept the presidency of the University of Paris-Descartes. Kahn, a long-standing proponent of reform, says that a major cause of researcher resentment is simply that so many reforms are being made simultaneously, prompting "profound disarray" and revolt among some scientists.
But there is also a deeply entrenched resistance among many researchers to the changing roles of key research bodies.
“I don't believe we can change any country's research system so quickly.”
The large French research agencies such as the National Centre for Scientific Research (CNRS) have their own scientists and labs, and conduct most of the country's research. But Sarkozy wants to transform them into research councils, with their operational activities eventually merging with or transferring to the universities.
Many researchers fear that the government is acting too hastily, and that the university system is not ready to take on the additional research activities. "I don't believe we can change any country's research system so quickly [as the French government wants]," says one CNRS official, who requested anonymity for fear of reprisals. That's particularly true in France, he says, where most universities have been neglected for decades, and have focused on teaching large numbers of students, with most of the research being done by the agencies.
Philippe Froguel, a French scientist who heads the genomic medicine department at Imperial College London, says that he is fully in favour of plans to "responsibly transform" French universities. But, he says, apart from rare major research universities such as Kahn's, most French universities are far from ready for full autonomy. They have little experience in managing human resources and research programmes compared with the national research agencies, he says.
Kahn says that for him the right balance would be for universities to become the major operators at the local level, with research agencies maintaining their vital roles at the national and international level. "The government's vision needs to be refined a bit," he says.
Editorial : No time for rhetoric - Nature - February 4th 2009
Nicolas Sarkozy must engage with French researchers if his much-needed science reforms are to succeed.
In a speech on 22 January, as he set out his plans for a national strategy on science and innovation, French president Nicolas Sarkozy lambasted the country's university system as "infantilizing" and "paralysing for creativity and innovation".
Sarkozy implied that French researchers were fainéants (layabouts) with cushy jobs, and no match for their supposedly more industrious British counterparts.
The speech was a typically melodramatic example of la méthode Sarkozy and, if it contained some home truths, it was largely a caricature. His harsh rhetoric in this case (see http://tinyurl.com/av7flg) can only reinforce the resistance he has set out to overcome. In 2000, the incumbent science minister, Claude Allègre, saw his plans for sweeping reforms dashed after scientists united against him, weary of his unnecessary provocations and sceptical of reforms imposed from on high with little consultation. Sarkozy is tempting a similar fate.
To their credit, Sarkozy and his science minister, Valérie Pécresse, have pushed through much-needed modernizations. These include putting universities on the road to independence from the centralized administration, giving them badly needed cash, and injecting a healthy dose of grants awarded on the basis of competitive proposals (see Nature 453, 133; 2008).
But a massive strike across French universities that began this week (see page 640) suggests that, applied to the research community, la méthode Sarkozy has reached its limits. Sarkozy should heed Allègre's earlier mistakes and understand that he cannot modernize France's research system unless he has scientists on board. As things stand now, even top researchers who support the broad thrust of the reforms complain that their advice is being ignored, and that many changes seem as though they are being imposed by technocrats seeking grandiose institutional rearrangements as ends in themselves.
The substance of Sarkozy's reforms is right, but to succeed he must engage more with scientists. Many researchers experience the reforms as if they were in an aircraft flying through thick cloud, buffeted by the turbulence of almost weekly changes, with little idea of where the plane is taking them. Some fears are exaggerated, but others are legitimate. To arrive at their destination, Pécresse and Sarkozy need to consult on reforms with the navigators in the research community who know this airspace best. And Sarkozy, a speedy man, may have to accept that throttling back can sometimes avoid unwelcome accidents.
Références
- Discours à l’occasion du lancement de la réflexion pour une Stratégie Nationale de Recherche et d’Innovation - Palais de l’Élysée - Jeudi 22 janvier 2009
French scientists revolt against government reforms - Nature - February 4th 2009
Strike threatens to undermine Sarkozy's overhaul of universities.
Declan Butler
University lecturers and researchers in France began a national strike on 2 February over a draft decree that would change their job descriptions and procedures for promotion.
The row has brought to a head simmering resentment among many researchers over ongoing broader reforms of research and higher education. It has been further fuelled by President Nicolas Sarkozy's criticisms of the country's researchers in a fiery speech last week.
The government's decree seems, at first glance, fairly innocuous. For the first time, evaluations of university researchers will include their contributions to teaching and university governance, and not be based solely on their research. Universities will also be given the power to change how much time staff spend on teaching and research.
So why has the decision provoked such a vocal and widespread outcry? One reason is that university researchers are used to being assessed nationally. The new policy, which is in line with the government's overall goal of giving universities greater autonomy, transfers that responsibility to the university president and board.
Scientists fear that cash-strapped universities might cut research time and force them to do more teaching, at a time when posts are being cut. In an open letter co-authored by Albert Fert, a 2007 Nobel laureate in physics from the University of Paris-Sud, top academics last week expressed worries that the changes would give university administrators too much control over scientists' work, and risk "clientship and localism".
Such concerns reflect the fact that French scientists generally trust the established peer-review processes of the national research and higher-educational bodies, and are wary of evaluations and decisions made locally at their institutions.
In an attempt to allay these concerns, Valérie Pécresse, the minister of research and higher education, released a modified decree on 30 January that sets limits on teaching hours, and assured researchers that there would be national safeguards put in place for university promotion decisions.
Profound disarray
The spat is the first major test of the government's law on university autonomy, which was accepted with a general consensus in August 2007. Only now are the first effects of its implementation being felt. The first 20 of France's 85 universities became autonomous on 1 January 2009. They have been freed from central administrative control and are now allowed to manage their own budgets, staff and buildings, and to hire and set salaries as they see fit.
The promise of university autonomy lured Axel Kahn, a renowned geneticist at INSERM, the national biomedical research agency, to accept the presidency of the University of Paris-Descartes. Kahn, a long-standing proponent of reform, says that a major cause of researcher resentment is simply that so many reforms are being made simultaneously, prompting "profound disarray" and revolt among some scientists.
But there is also a deeply entrenched resistance among many researchers to the changing roles of key research bodies.
“I don't believe we can change any country's research system so quickly.”
The large French research agencies such as the National Centre for Scientific Research (CNRS) have their own scientists and labs, and conduct most of the country's research. But Sarkozy wants to transform them into research councils, with their operational activities eventually merging with or transferring to the universities.
Many researchers fear that the government is acting too hastily, and that the university system is not ready to take on the additional research activities. "I don't believe we can change any country's research system so quickly [as the French government wants]," says one CNRS official, who requested anonymity for fear of reprisals. That's particularly true in France, he says, where most universities have been neglected for decades, and have focused on teaching large numbers of students, with most of the research being done by the agencies.
Philippe Froguel, a French scientist who heads the genomic medicine department at Imperial College London, says that he is fully in favour of plans to "responsibly transform" French universities. But, he says, apart from rare major research universities such as Kahn's, most French universities are far from ready for full autonomy. They have little experience in managing human resources and research programmes compared with the national research agencies, he says.
Kahn says that for him the right balance would be for universities to become the major operators at the local level, with research agencies maintaining their vital roles at the national and international level. "The government's vision needs to be refined a bit," he says.
Editorial : No time for rhetoric - Nature - February 4th 2009
Nicolas Sarkozy must engage with French researchers if his much-needed science reforms are to succeed.
In a speech on 22 January, as he set out his plans for a national strategy on science and innovation, French president Nicolas Sarkozy lambasted the country's university system as "infantilizing" and "paralysing for creativity and innovation".
Sarkozy implied that French researchers were fainéants (layabouts) with cushy jobs, and no match for their supposedly more industrious British counterparts.
The speech was a typically melodramatic example of la méthode Sarkozy and, if it contained some home truths, it was largely a caricature. His harsh rhetoric in this case (see http://tinyurl.com/av7flg) can only reinforce the resistance he has set out to overcome. In 2000, the incumbent science minister, Claude Allègre, saw his plans for sweeping reforms dashed after scientists united against him, weary of his unnecessary provocations and sceptical of reforms imposed from on high with little consultation. Sarkozy is tempting a similar fate.
To their credit, Sarkozy and his science minister, Valérie Pécresse, have pushed through much-needed modernizations. These include putting universities on the road to independence from the centralized administration, giving them badly needed cash, and injecting a healthy dose of grants awarded on the basis of competitive proposals (see Nature 453, 133; 2008).
But a massive strike across French universities that began this week (see page 640) suggests that, applied to the research community, la méthode Sarkozy has reached its limits. Sarkozy should heed Allègre's earlier mistakes and understand that he cannot modernize France's research system unless he has scientists on board. As things stand now, even top researchers who support the broad thrust of the reforms complain that their advice is being ignored, and that many changes seem as though they are being imposed by technocrats seeking grandiose institutional rearrangements as ends in themselves.
The substance of Sarkozy's reforms is right, but to succeed he must engage more with scientists. Many researchers experience the reforms as if they were in an aircraft flying through thick cloud, buffeted by the turbulence of almost weekly changes, with little idea of where the plane is taking them. Some fears are exaggerated, but others are legitimate. To arrive at their destination, Pécresse and Sarkozy need to consult on reforms with the navigators in the research community who know this airspace best. And Sarkozy, a speedy man, may have to accept that throttling back can sometimes avoid unwelcome accidents.
Références
- Discours à l’occasion du lancement de la réflexion pour une Stratégie Nationale de Recherche et d’Innovation - Palais de l’Élysée - Jeudi 22 janvier 2009
lundi 2 février 2009
Début du mouvement
Lundi 2 février 2008 - Début du mouvement des Enseignants-chercheurs
Le mécontentement est agrégée par quatre problématiques conjointes:
- RÉFORME DU STATUT DES ENSEIGNANTS-CHERCHEURS
La modification du décret de 1984 sur le statut des enseignants-chercheurs découle de la loi sur l'autonomie des univeristés (Loi LRU), qui transfère aux présidents d'université la gestion des carrières des personnels.
Cette réforme, prévue pour le 1er septembre 2009, donne aux présidents la possibilité de "moduler" le service des enseignants-chercheurs, c'est-à-dire d'adapter l'emploi du temps entre enseignement, recherche et autres tâches (modularisation des carrières).
Ainsi les activités comme l'encadrement pédagogique, les cours à distance, l'insertion des diplômés ou la coopération internationale seront désormais prises en compte, ce que tous réclamaient.
La réforme prévoit aussi que les 57.000 enseignants-chercheurs seront évalués désormais tous les quatre ans par le Conseil national des universités (CNU, composé en totalité de leurs pairs).
Certains s'interrogent sur l'ampleur de cette tâche, se demandent si l'avis du CNU sera suivi par le président d'université et craignent de se voir imposer des cours en plus, au détriment de la recherche.
Le ministère de l'Enseignement supérieur souligne que les décisions du président devront être motivées et publiques et que l'enseignant-chercheur pourra solliciter une instance de réexamen. En outre, un professeur bien évalué ne pourra pas se voir imposer plus d'heures de cours que le service de référence ; il restera toujours "un temps significatif" pour la recherche, et 50 % des promotions devront être décidées par les présidents parmi les professeurs bien classés par le CNU.
Plus globalement, les enseignants-chercheurs craignent une atteinte à leur indépendance et une remise en cause de leur statut national.
- RÉFORME DE LA FORMATION DES ENSEIGNANTS
Dossier conjoint des ministères de l'Éducation nationale et de l'Enseignement supérieur, cette réforme prévoit qu'à partir de 2010, les enseignants des écoles, collèges et lycées seront recrutés au niveau "master 2" (bac + 5), et les néo-titulaires seront revalorisés. Ces formations incomberont aux universités.
En outre, l'actuelle année de stage rémunéré devant classe, en 2e année d'IUFM, sera supprimée. Une erreur, selon certains syndicats d'enseignants et d'étudiants, qui jugent les stages prévus en master, y compris celui de responsabilité (108 heures maximum) en master 2, insuffisants.
Certains voient aussi dans la modification des concours (moins d'épreuves disciplinaires) une régression pédagogique.
Généralement, la réforme est dénoncée comme visant à économiser en 2010 des milliers de postes d'enseignants-stagiaires aujourd'hui rémunérés.
Et certains détracteurs craignent que les collés aux concours, qui auront un master, constituent un vivier de personnels recrutables comme non statutaires, donc précaires, ce qui menacerait le statut même de fonctionnaire.
Enfin, les présidents d'université, chargés de confectionner des maquettes de "master d'enseignement" d'ici le 15 février, critiquent une réforme précipitée. Nombre d'universités ne rendront pas les maquettes à temps.
- BUDGET ET SUPPRESSIONS DE POSTES
Le supérieur bénéficie en 2009 de 1,8 milliard d'euros supplémentaires. Syndicats et étudiants dénoncent un budget en "trompe l'oeil" (dispositifs fiscaux). La suppression de 900 postes (enseignants non concernés) et le redéploiement d'emplois entre universités sont critiqués, au moment où celles-ci sont amenées à se réformer.
- RÉFORME DU CNRS
Le mécontentement est agrégée par quatre problématiques conjointes:
- RÉFORME DU STATUT DES ENSEIGNANTS-CHERCHEURS
La modification du décret de 1984 sur le statut des enseignants-chercheurs découle de la loi sur l'autonomie des univeristés (Loi LRU), qui transfère aux présidents d'université la gestion des carrières des personnels.
Cette réforme, prévue pour le 1er septembre 2009, donne aux présidents la possibilité de "moduler" le service des enseignants-chercheurs, c'est-à-dire d'adapter l'emploi du temps entre enseignement, recherche et autres tâches (modularisation des carrières).
Ainsi les activités comme l'encadrement pédagogique, les cours à distance, l'insertion des diplômés ou la coopération internationale seront désormais prises en compte, ce que tous réclamaient.
La réforme prévoit aussi que les 57.000 enseignants-chercheurs seront évalués désormais tous les quatre ans par le Conseil national des universités (CNU, composé en totalité de leurs pairs).
Certains s'interrogent sur l'ampleur de cette tâche, se demandent si l'avis du CNU sera suivi par le président d'université et craignent de se voir imposer des cours en plus, au détriment de la recherche.
Le ministère de l'Enseignement supérieur souligne que les décisions du président devront être motivées et publiques et que l'enseignant-chercheur pourra solliciter une instance de réexamen. En outre, un professeur bien évalué ne pourra pas se voir imposer plus d'heures de cours que le service de référence ; il restera toujours "un temps significatif" pour la recherche, et 50 % des promotions devront être décidées par les présidents parmi les professeurs bien classés par le CNU.
Plus globalement, les enseignants-chercheurs craignent une atteinte à leur indépendance et une remise en cause de leur statut national.
- RÉFORME DE LA FORMATION DES ENSEIGNANTS
Dossier conjoint des ministères de l'Éducation nationale et de l'Enseignement supérieur, cette réforme prévoit qu'à partir de 2010, les enseignants des écoles, collèges et lycées seront recrutés au niveau "master 2" (bac + 5), et les néo-titulaires seront revalorisés. Ces formations incomberont aux universités.
En outre, l'actuelle année de stage rémunéré devant classe, en 2e année d'IUFM, sera supprimée. Une erreur, selon certains syndicats d'enseignants et d'étudiants, qui jugent les stages prévus en master, y compris celui de responsabilité (108 heures maximum) en master 2, insuffisants.
Certains voient aussi dans la modification des concours (moins d'épreuves disciplinaires) une régression pédagogique.
Généralement, la réforme est dénoncée comme visant à économiser en 2010 des milliers de postes d'enseignants-stagiaires aujourd'hui rémunérés.
Et certains détracteurs craignent que les collés aux concours, qui auront un master, constituent un vivier de personnels recrutables comme non statutaires, donc précaires, ce qui menacerait le statut même de fonctionnaire.
Enfin, les présidents d'université, chargés de confectionner des maquettes de "master d'enseignement" d'ici le 15 février, critiquent une réforme précipitée. Nombre d'universités ne rendront pas les maquettes à temps.
- BUDGET ET SUPPRESSIONS DE POSTES
Le supérieur bénéficie en 2009 de 1,8 milliard d'euros supplémentaires. Syndicats et étudiants dénoncent un budget en "trompe l'oeil" (dispositifs fiscaux). La suppression de 900 postes (enseignants non concernés) et le redéploiement d'emplois entre universités sont critiqués, au moment où celles-ci sont amenées à se réformer.
- RÉFORME DU CNRS
A lire - 2 au 8 février 2009
Première semaine de grêve des Emseignants-Chercheurs.
Références
- Sarkozy se plante, selon Axel kahn , educobs, 8 février 2009
- Profs de fac : ce qu'on n'ose pas dire , educobs, 5 février 2009
- "J'ai bac+20 et peur pour mes étudiants" , educobs, 3 février 2009
Références
- Sarkozy se plante, selon Axel kahn , educobs, 8 février 2009
- Profs de fac : ce qu'on n'ose pas dire , educobs, 5 février 2009
- "J'ai bac+20 et peur pour mes étudiants" , educobs, 3 février 2009
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