Qu’il s’agisse d’HEC, de l’Essec ou d’écoles moins
prestigieuses, rares sont celles qui s’en passent aujourd’hui.
Qu’il s’agisse d’HEC, de l’Essec ou d’écoles moins prestigieuses, rares sont d’ailleurs celles qui s’en passent aujourd’hui. Sciences Po Paris a lancé son dispositif à la même époque que GEM. «Le but, c’est que l’enseignement délivré s’améliore d’année en année», confirme Françoise Melonio, doyenne du collège universitaire de l’Institut d’études politiques.
Sur le plan pratique, Daniel Ray explique qu’à Grenoble les étudiants notent plusieurs critères sur une échelle de 0 à 5. «Les questionnaires sont découpés en deux groupes de questions: une partie sur l’enseignant et son cours et une partie sur la logistique.» Les premières permettent d’évaluer la pédagogie mise en place, tandis que la seconde détecte les problèmes matériels, «les salles mal chauffées, les problèmes de parkings ou tous les éléments extérieurs qui peuvent gêner les élèves dans leur travail».
Comme à Sciences Po, où le dispositif est organisé de façon semblable, pour éviter toute tricherie, les étudiants doivent remplir ces évaluations anonymes avant la réception de leurs notes, tandis que les professeurs doivent avoir noté leurs étudiants avant de pouvoir accéder à leurs évaluations.
Sanctions rares
Certains professeurs ont en effet du mal à encaisser les reproches. «Il y a un regard critique qui est toujours difficile à recevoir lorsque l’on s’investit dans un cours, d’autant plus que ces regards sont parfois injustes», reconnaît Françoise Melonio. Il ne faut pas pour autant en avoir peur ou les considérer comme inutiles, sachant que les remarques excessives sont de toute façon écartées.«Des notes très mauvaises n’entraîneront jamais automatiquement un licenciement, mais elles sont pour nous un signal d’alerte, explique-t-elle. Si tel est le cas, on reçoit l’enseignant, on en discute avec lui pour voir si ces critiques sont pertinentes, puis nous l’aidons à adapter son cours en conséquence.»
Les sanctions sont finalement rares. Quant aux vacataires non reconduits en raison de ces questionnaires, ils sont relativement peu nombreux. Ce type de sanction est surtout réservé aux «erreurs de casting», estime Daniel Ray: «On les remarque très vite. Nous n’avons pas besoin d’évaluations pour ça!»