La question de l'évaluation fut l'un des principaux enjeux des Assises de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche des 4 et 5 décembre 2012, comme elle fut au centre de nombreuses contributions préparatoires à ces assises.
Parmi ces contributions, le rapport du 25 septembre 2012 de l'Académie des Sciences
qui partant de l'analyse que « la recherche française souffre, qu'elle
souffre de trop de complexité... », présente « cinq recommandations
éventuelles » dont la seconde « supprimer l'Agence d'évaluation de l'enseignement supérieur et de la recherche (AERES) ».
PRÉCONISATION RADICALE
Cette préconisation est radicale, sans nuance, sans appel et, au demeurant, peu argumentée ; ce qui peut surprendre de la part de scientifiques : « L'AERES fait la quasi-unanimité contre elle ; elle est inappropriée et peu réformable », sa suppression doit conduire à « la mise en place de structures d'évaluation dépendant directement des universités et des organismes de recherche... ». Quelle simplification étonnante et quel retour aux pratiques anciennes d'évaluation fort critiquables.
L'évaluation d'un système complexe est elle-même nécessairement complexe. Pour être crédible, l'évaluation doit être effectuée par des experts dont on peut garantir que le travail sera le plus impartial possible.
Le statut d'autorité nationale et indépendante de l'AERES permet d'apporter la garantie que l'évaluation ne sera pas ternie, ici, par un arrangement local, là, par une dose de chauvinisme institutionnel. L'indépendance de l'AERES offre aussi la garantie que le résultat de l'évaluation sera apporté à ceux qui ont des décisions à prendre, sans que le processus de décision ne pèse sur la conduite de l'évaluation.
Cette double garantie conditionne la reconnaissance de l'AERES au niveau européen. Une telle reconnaissance est indispensable pour la crédibilité et l'attractivité de ce qui se fait en France en matière de recherche et d'enseignement supérieur, c'est-à-dire pour la compétitivité-qualité de nos territoires et de nos entreprises.
INTÉGRATION DE L'ÉVALUATION
La recherche publique, source de connaissances nouvelles, est essentielle pour l'avenir de la société française, au sein de l'Europe. Elle prend toute sa portée si elle s'articule au mieux avec les formations relevant de l'enseignement supérieur.
Or, l'AERES, chargée aussi de l'évaluation des formations et des établissements qui les dispensent, a justement la possibilité d'évaluer la qualité du lien qui s'établit entre recherche et formation, notamment au niveau des écoles doctorales. L'intégration de l'évaluation de la recherche, des formations et des établissements dans une approche globale est un atout qu'il faut préserver. Cet atout précieux est au cœur du projet d'articulation entre l'espace européen de l'enseignement supérieur et l'espace européen de la recherche.
Née du projet européen visant la construction de l'espace européen de l'enseignement supérieur et des attentes exprimées lors des Etats Généraux de la recherche en 2004, l'AERES a résulté, il faut le souligner, d'un effort important de simplification, puisqu'elle a permis de rassembler les compétences d'évaluation du Comité national d'évaluation, du Comité national d'évaluation de la recherche, de la Mission scientifique technique et pédagogique et, en partie, des instances d'évaluation des quelques grands organismes de recherche.
Dans un paysage français de l'enseignement supérieur et de la recherche public effectivement éparpillé et foisonnant, l'AERES est, depuis cinq ans, grâce à sa méthode homogène d'évaluation, un incontestable facteur de décloisonnement, d'unité, de régulation et d'égalité de traitement entre les différentes entités évaluées.
L'AERES, lors des Assises Nationales 2012 de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche publique, a formulé des propositions d'évolution de ses structures et de ses fonctions, visant, à renforcer la confiance des chercheurs dans l'évaluation notamment, grâce à la présence au sein du Conseil de l'AERES de membres élus de la communauté de l'enseignement supérieur et de la recherche, grâce à une clarification des objectifs et du rôle de l'AERES, grâce aussi à des mesures de simplification et de transparence accrue du processus d'évaluation et grâce enfin à une articulation avec les instances nationales d'évaluation des personnels, telles que le Comité National de la recherche scientifique ou le Conseil National des Universités.
EAU DU BAIN
Des assises nationales devrait naître une nouvelle ambition pour la recherche française et une nouvelle organisation de notre système de recherche et d'enseignement supérieur.
Puissent les traducteurs des actes des Assises en actes législatifs examiner objectivement ces propositions d'évolution plutôt que de jeter le bébé avec l'eau du bain, comme certains n'hésitent pas à le faire aujourd'hui en ignorant l'enjeu essentiel lié à l'existence de l'AERES : la qualité et la performance de notre système de recherche et d'enseignement supérieur.
A l'image de la « Complexité simple » de Kandinsky, beaucoup de simplification, d'homogénéité et de cohérence se rassemblent au sein des missions de l'AERES.
PRÉCONISATION RADICALE
Cette préconisation est radicale, sans nuance, sans appel et, au demeurant, peu argumentée ; ce qui peut surprendre de la part de scientifiques : « L'AERES fait la quasi-unanimité contre elle ; elle est inappropriée et peu réformable », sa suppression doit conduire à « la mise en place de structures d'évaluation dépendant directement des universités et des organismes de recherche... ». Quelle simplification étonnante et quel retour aux pratiques anciennes d'évaluation fort critiquables.
L'évaluation d'un système complexe est elle-même nécessairement complexe. Pour être crédible, l'évaluation doit être effectuée par des experts dont on peut garantir que le travail sera le plus impartial possible.
Le statut d'autorité nationale et indépendante de l'AERES permet d'apporter la garantie que l'évaluation ne sera pas ternie, ici, par un arrangement local, là, par une dose de chauvinisme institutionnel. L'indépendance de l'AERES offre aussi la garantie que le résultat de l'évaluation sera apporté à ceux qui ont des décisions à prendre, sans que le processus de décision ne pèse sur la conduite de l'évaluation.
Cette double garantie conditionne la reconnaissance de l'AERES au niveau européen. Une telle reconnaissance est indispensable pour la crédibilité et l'attractivité de ce qui se fait en France en matière de recherche et d'enseignement supérieur, c'est-à-dire pour la compétitivité-qualité de nos territoires et de nos entreprises.
INTÉGRATION DE L'ÉVALUATION
La recherche publique, source de connaissances nouvelles, est essentielle pour l'avenir de la société française, au sein de l'Europe. Elle prend toute sa portée si elle s'articule au mieux avec les formations relevant de l'enseignement supérieur.
Or, l'AERES, chargée aussi de l'évaluation des formations et des établissements qui les dispensent, a justement la possibilité d'évaluer la qualité du lien qui s'établit entre recherche et formation, notamment au niveau des écoles doctorales. L'intégration de l'évaluation de la recherche, des formations et des établissements dans une approche globale est un atout qu'il faut préserver. Cet atout précieux est au cœur du projet d'articulation entre l'espace européen de l'enseignement supérieur et l'espace européen de la recherche.
Née du projet européen visant la construction de l'espace européen de l'enseignement supérieur et des attentes exprimées lors des Etats Généraux de la recherche en 2004, l'AERES a résulté, il faut le souligner, d'un effort important de simplification, puisqu'elle a permis de rassembler les compétences d'évaluation du Comité national d'évaluation, du Comité national d'évaluation de la recherche, de la Mission scientifique technique et pédagogique et, en partie, des instances d'évaluation des quelques grands organismes de recherche.
Dans un paysage français de l'enseignement supérieur et de la recherche public effectivement éparpillé et foisonnant, l'AERES est, depuis cinq ans, grâce à sa méthode homogène d'évaluation, un incontestable facteur de décloisonnement, d'unité, de régulation et d'égalité de traitement entre les différentes entités évaluées.
L'AERES, lors des Assises Nationales 2012 de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche publique, a formulé des propositions d'évolution de ses structures et de ses fonctions, visant, à renforcer la confiance des chercheurs dans l'évaluation notamment, grâce à la présence au sein du Conseil de l'AERES de membres élus de la communauté de l'enseignement supérieur et de la recherche, grâce à une clarification des objectifs et du rôle de l'AERES, grâce aussi à des mesures de simplification et de transparence accrue du processus d'évaluation et grâce enfin à une articulation avec les instances nationales d'évaluation des personnels, telles que le Comité National de la recherche scientifique ou le Conseil National des Universités.
EAU DU BAIN
Des assises nationales devrait naître une nouvelle ambition pour la recherche française et une nouvelle organisation de notre système de recherche et d'enseignement supérieur.
Puissent les traducteurs des actes des Assises en actes législatifs examiner objectivement ces propositions d'évolution plutôt que de jeter le bébé avec l'eau du bain, comme certains n'hésitent pas à le faire aujourd'hui en ignorant l'enjeu essentiel lié à l'existence de l'AERES : la qualité et la performance de notre système de recherche et d'enseignement supérieur.
A l'image de la « Complexité simple » de Kandinsky, beaucoup de simplification, d'homogénéité et de cohérence se rassemblent au sein des missions de l'AERES.
Michel Berson, sénateur (PS) de l'Essonne