Plus de 100 auditions, 1 200 contributions écrites, 20
000 participants à plus de 500 réunions et débats en région... C'est
peu dire que les Assises de l'enseignement supérieur et de la recherche
ont mobilisé. Lancés en juillet, les débats se concluront mardi au
Collège de France, où sont attendus quelque 500 participants.
Le comité de pilotage devrait faire des propositions sur les trois thèmes fixés par Geneviève Fioraso, la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche : la réussite de tous les étudiants, une ambition pour la recherche et la révision de la gouvernance des universités. Un projet de loi devrait être déposé fin mars 2013, et voté avant fin juin 2013. Parmi ces propositions, certaines devraient être plus ou moins bien accueillies.
Le comité de pilotage propose ainsi, pour réduire ce taux d'échec, de décloisonner les enseignements afin de laisser aux étudiants le temps de la réflexion. "Il faut être dans une spécialisation progressive et non pas dans une formation très spécialisée dès la première année", avait déclaré François Hollande, lors de son discours sur l'enseignement supérieur le 5mars à Nancy. C'est aussi le message qu'a adressé, lundi 26novembre, le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, lors de l'ouverture des assises nationales.
La pluridisciplinarité est une vieille revendication des syndicats étudiants. La conférence des présidents d'université (CPU) est aussi sur la même ligne.
Plusieurs universités ont, vont ou réfléchissent à mettre en place ce type de cursus. Paris-10 (Nanterre) a lancé il y a quelques années une licence "Humanités", Rennes-2 travaille sur une licence baptisée "culture antique et modernité européenne" qui mêlera lettres classiques, langues anciennes, histoire et lettres modernes.
Des licences pluridisciplinaires (chimie-biologie, maths-informatique ou maths-physique) démarreront en septembre2014 à l'université Pierre-et-Marie-Curie à Paris. "Nos étudiants disent qu'ils veulent avoir du temps pour se spécialiser", confirme Fabrice Chemla, vice-président de la formation initiale et continue.
Mais la pluridisciplinarité ne devrait pas faire l'unanimité. Le collectif Sauvons l'université, s'il n'est pas contre le principe, critique sa mise en œuvre. "On sera plutôt dans la dilution de disciplines", critique son porte-parole Etienne Boisserie, qui craint un enseignement au rabais. Au-delà, c'est toute la recherche en France qui risque d'en pâtir. "Si les enseignements sont dilués, les étudiants seront beaucoup moins armés pour faire de la recherche en master." Christine Noille, la présidente de Sauvons l'université, rappelle qu'"en classes prépa les élèves ont six heures par semaine de chaque discipline, à l'université, une heure trente ou deux heures par semaine dans le meilleur des cas!"
Pendant sa campagne, François Hollande avait indiqué vouloir leur réserver des places sans pour autant parler de quota, ce qui revient pourtant au même. "Si l'incitation à accueillir en priorité les bacs pro en STS [préparant au BTS] et les bacs techno en IUT ne suffit pas, nous passerons par la loi", devait indiquer, lundi, Jean-Marc Ayrault.
Le comité de pilotage veut aller dans ce sens en appliquant une sorte de discrimination positive. "Jusqu'à présent, ce sont des commissions dans les IUT qui choisissent leurs étudiants. Nous proposons que ce soit le recteur [et donc l'Etat] qui affectera les étudiants", indique un de ses membres.
L'idée d'imposer des quotas déplaît fortement aux directeurs des 115 IUT. Celle d'un fléchage, une orientation imposée des étudiants, pourrait les faire bondir. "Nous sommes opposés aux quotas, avertit d'emblée Jean-François Mazoin, président de l'association des directeurs d'IUT, mais favorables à prendre des engagements par contrat avec l'Etat et les recteurs. Notre objectif est d'arriver à un équilibre, 50 % de bacs généraux et 50 % de bacs techno." Le manque de bacs techno en IUT s'expliquerait aussi, selon Jean-François Mazoin, par un déficit de candidats. "Il faut faire passer le message dans les lycées afin qu'ils mettent notre filière en premier choix sur Admission post-bac. A la rentrée 2012, seuls 38 % des bacheliers techno avaient inscrit un IUT en premier vœu sur ce logiciel."
Sur ce point, Jean-Marc Ayrault souhaite que la communauté universitaire "tire les leçons de la LRU". "J'attends des propositions en matière de gouvernancequi permettront un rééquilibrage des pouvoirs", a-t-il indiqué. Le comité de pilotage veut supprimer le droit de veto du président sur les recrutements et lui retirer ses pouvoirs sur l'avancement et les primes des personnels. Il veut aussi introduire une procédure de destitution du président et de ses vice-présidents.
Le comité de pilotage devrait faire des propositions sur les trois thèmes fixés par Geneviève Fioraso, la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche : la réussite de tous les étudiants, une ambition pour la recherche et la révision de la gouvernance des universités. Un projet de loi devrait être déposé fin mars 2013, et voté avant fin juin 2013. Parmi ces propositions, certaines devraient être plus ou moins bien accueillies.
- Réduire l'échec en première année
Le comité de pilotage propose ainsi, pour réduire ce taux d'échec, de décloisonner les enseignements afin de laisser aux étudiants le temps de la réflexion. "Il faut être dans une spécialisation progressive et non pas dans une formation très spécialisée dès la première année", avait déclaré François Hollande, lors de son discours sur l'enseignement supérieur le 5mars à Nancy. C'est aussi le message qu'a adressé, lundi 26novembre, le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, lors de l'ouverture des assises nationales.
La pluridisciplinarité est une vieille revendication des syndicats étudiants. La conférence des présidents d'université (CPU) est aussi sur la même ligne.
Plusieurs universités ont, vont ou réfléchissent à mettre en place ce type de cursus. Paris-10 (Nanterre) a lancé il y a quelques années une licence "Humanités", Rennes-2 travaille sur une licence baptisée "culture antique et modernité européenne" qui mêlera lettres classiques, langues anciennes, histoire et lettres modernes.
Des licences pluridisciplinaires (chimie-biologie, maths-informatique ou maths-physique) démarreront en septembre2014 à l'université Pierre-et-Marie-Curie à Paris. "Nos étudiants disent qu'ils veulent avoir du temps pour se spécialiser", confirme Fabrice Chemla, vice-président de la formation initiale et continue.
Mais la pluridisciplinarité ne devrait pas faire l'unanimité. Le collectif Sauvons l'université, s'il n'est pas contre le principe, critique sa mise en œuvre. "On sera plutôt dans la dilution de disciplines", critique son porte-parole Etienne Boisserie, qui craint un enseignement au rabais. Au-delà, c'est toute la recherche en France qui risque d'en pâtir. "Si les enseignements sont dilués, les étudiants seront beaucoup moins armés pour faire de la recherche en master." Christine Noille, la présidente de Sauvons l'université, rappelle qu'"en classes prépa les élèves ont six heures par semaine de chaque discipline, à l'université, une heure trente ou deux heures par semaine dans le meilleur des cas!"
- Plus de places en BTS et en DUT
Pendant sa campagne, François Hollande avait indiqué vouloir leur réserver des places sans pour autant parler de quota, ce qui revient pourtant au même. "Si l'incitation à accueillir en priorité les bacs pro en STS [préparant au BTS] et les bacs techno en IUT ne suffit pas, nous passerons par la loi", devait indiquer, lundi, Jean-Marc Ayrault.
Le comité de pilotage veut aller dans ce sens en appliquant une sorte de discrimination positive. "Jusqu'à présent, ce sont des commissions dans les IUT qui choisissent leurs étudiants. Nous proposons que ce soit le recteur [et donc l'Etat] qui affectera les étudiants", indique un de ses membres.
L'idée d'imposer des quotas déplaît fortement aux directeurs des 115 IUT. Celle d'un fléchage, une orientation imposée des étudiants, pourrait les faire bondir. "Nous sommes opposés aux quotas, avertit d'emblée Jean-François Mazoin, président de l'association des directeurs d'IUT, mais favorables à prendre des engagements par contrat avec l'Etat et les recteurs. Notre objectif est d'arriver à un équilibre, 50 % de bacs généraux et 50 % de bacs techno." Le manque de bacs techno en IUT s'expliquerait aussi, selon Jean-François Mazoin, par un déficit de candidats. "Il faut faire passer le message dans les lycées afin qu'ils mettent notre filière en premier choix sur Admission post-bac. A la rentrée 2012, seuls 38 % des bacheliers techno avaient inscrit un IUT en premier vœu sur ce logiciel."
- L'évaluation des enseignants
- Moins de pouvoirs pour les présidents d'université
Sur ce point, Jean-Marc Ayrault souhaite que la communauté universitaire "tire les leçons de la LRU". "J'attends des propositions en matière de gouvernancequi permettront un rééquilibrage des pouvoirs", a-t-il indiqué. Le comité de pilotage veut supprimer le droit de veto du président sur les recrutements et lui retirer ses pouvoirs sur l'avancement et les primes des personnels. Il veut aussi introduire une procédure de destitution du président et de ses vice-présidents.
- Vers la création d'une nouvelle structure d'évaluation
Nathalie Brafman