Après la contestation du printemps, les étudiants ne désertent pas les universités, Le Monde, 17 septembre 2009
C'était la grande inconnue de la rentrée universitaire. Les étudiants seront-ils présents sur les campus après l'imposant mouvement universitaire de ce printemps ? Selon les prévisions d'inscriptions en première année collectées, au 11 septembre, par le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche, les universités résistent à la baisse tendancielle du nombre des étudiants.
La ministre, Valérie Pécresse, a confirmé cette tendance, jeudi 17 septembre, lors de sa conférence de presse de rentrée: après une baisse de 10 % depuis cinq ans, le nombre d'inscrits à l'université semble se stabiliser à – 0,5 %, hors instituts universitaires de technologie (IUT).
Environ 1,4 million d'étudiants rejoignent les rangs des universités, des IUT ou des instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM).
"Après le mouvement qui a perturbé un certain nombre d'établissements au début de l'année, il n'y pas eu d'évitement des universités par les bacheliers", estime l'entourage de Mme Pécresse. Le ministère n'est pour le moment pas dans la capacité de donner le détail des effectifs par université.
La nouvelle procédure d'inscription des bacheliers permet de discerner les filières les plus attractives. Le succès des filières sélectives ne se dément pas :
- les IUT (119 300 étudiants, +1 % par rapport à 2008),
- les classes préparatoires aux grandes écoles (82 000, +2,5 %)
- les sections de techniciens supérieurs (244 000, +0,3 %) augmentent leurs effectifs.
En revanche, ceux des universités baissent de 1 % (1 251 700 étudiants, hors IUFM), avec une glissade problématique en sciences et sciences humaines.
La dépense moyenne par étudiant, à l'université, est estimée cette année à 9 132 euros, contre 7 120 euros en 2006. Cette augmentation s'explique à la fois par la stabilisation des effectifs et par les efforts du gouvernement (150 millions d'euros supplémentaires dans le budget 2009, 170 millions issus du plan de relance).
Si ces données peuvent rassurer des universitaires à peine remis de la contestation du printemps, un dossier risque d'empoisonner les campus cet automne. L'actuelle mouture de la réforme de la formation des enseignants du primaire et du secondaire est rejetée par la majorité des universitaires.
Philippe Jacqué
jeudi 17 septembre 2009
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