En 40 ans de carrière, un enseignant très bien noté ne perçoit que 16,4 % de plus que celui qui progresse uniquement «à l'ancienneté».
«Les écarts de rémunération sont faibles et au
détriment des meilleurs enseignants», dénonce la Cour des comptes dans
son rapport «Gérer les enseignants autrement». En cumul sur 40 ans de
carrière, un enseignant qui progresserait toujours «au grand choix» -
c'est à dire grâce à la bonne notation de ses supérieurs - percevrait
16,4 % de plus que celui qui progresserait uniquement «à l'ancienneté».
Mais de toute façon, en pratique, «cette différence est moindre et peu ressentie par les intéressés», observe la Cour. Car les cas théoriques extrêmes se rencontrent rarement. L'ancienneté compte fortement pour accéder aux échelons maximum de la grille (la hors classe). De fait, au bout de 10 ans de carrière, l'écart maximum de rémunération n'est que de 6 %.
Les comparaisons internationales fournies par l'OCDE font apparaître que la rémunération des enseignants est inférieure de 30 % à la moyenne européenne dans le primaire et de 10 % au collège. Le caractère peu attractif de la rémunération en France n'est pas la conséquence d'un temps de travail plus faible. Le niveau de la rémunération est le fruit d'une évolution de long terme. C'est en réalité le nombre d'enseignants qui rend le ministère réticent à mettre en œuvre des mesures de politique salariale. Depuis de nombreuses années, le choix implicite a ainsi été de privilégier le nombre d'enseignants sur le montant de leurs rémunérations…
Dans le contexte actuel de redressement des comptes publics, la Cour a déjà eu l'occasion d'affirmer que seule une politique de réduction des effectifs était à même de fournir des marges de manœuvre salariales. Cette politique éducative qui était affichée dans le programme présidentiel de Nicolas Sarkozy est l'inverse de celle prônée par François Hollande…
S'agissant du déroulement de leur carrière, les enseignants n'ont pas de véritable perspective de carrière autre que géographique. Seule l'agrégation apparaît leur permet de progresser alors qu'elle ne conduit pas à un changement de responsabilité. La différenciation des postes, notamment dans la coordination des équipes pédagogiques et l'appui aux enseignants, sont mises en œuvre en Allemagne, au Canada et aux Pays-Bas. Elles permettraient d'offrir aux enseignants des perspectives de carrière plus attractives et apporteraient une meilleure réponse à la diversité des situations d'enseignement, selon la Cour.
Cette dernière met notamment en avant l'exemple de la province de l'Ontario, au Canada, dont les résultats scolaires des élèves de quinze ans sont meilleurs que les nôtres. Dans cette province, l'évaluation des résultats fonde l'ensemble des politiques scolaires: les dotations budgétaires varient de un à trois selon les besoins des élèves. Les obligations de service incluent quatre heures par semaine pour le travail en équipe, l'appui entre enseignants et la formation. Enfin, les nouveaux enseignants titulaires bénéficient d'un programme d'appui (tutorat, évaluation renforcée).
Mais de toute façon, en pratique, «cette différence est moindre et peu ressentie par les intéressés», observe la Cour. Car les cas théoriques extrêmes se rencontrent rarement. L'ancienneté compte fortement pour accéder aux échelons maximum de la grille (la hors classe). De fait, au bout de 10 ans de carrière, l'écart maximum de rémunération n'est que de 6 %.
Les comparaisons internationales fournies par l'OCDE font apparaître que la rémunération des enseignants est inférieure de 30 % à la moyenne européenne dans le primaire et de 10 % au collège. Le caractère peu attractif de la rémunération en France n'est pas la conséquence d'un temps de travail plus faible. Le niveau de la rémunération est le fruit d'une évolution de long terme. C'est en réalité le nombre d'enseignants qui rend le ministère réticent à mettre en œuvre des mesures de politique salariale. Depuis de nombreuses années, le choix implicite a ainsi été de privilégier le nombre d'enseignants sur le montant de leurs rémunérations…
Dans le contexte actuel de redressement des comptes publics, la Cour a déjà eu l'occasion d'affirmer que seule une politique de réduction des effectifs était à même de fournir des marges de manœuvre salariales. Cette politique éducative qui était affichée dans le programme présidentiel de Nicolas Sarkozy est l'inverse de celle prônée par François Hollande…
Les agrégés en ligne de mire
La Cour s'attaque directement aux professeurs agrégés de l'enseignement secondaire qui doivent quinze heures de cours hebdomadaire -contre dix-huit pour les titulaires d'un Capes- et sont pourtant mieux payés. Il est inéquitable que des enseignants exerçant dans le même établissement, au même niveau scolaire et dans la même discipline aient un nombre d'heures de cours inférieur à d'autres au seul motif de leur corps de recrutement. Seules la nature des postes et les conditions locales d'exercice des fonctions devraient être prises en considération pour pouvoir moduler à la baisse le nombre d'heures de cours au sein du temps de service, estime-t-on à la Cour des Comptes.S'agissant du déroulement de leur carrière, les enseignants n'ont pas de véritable perspective de carrière autre que géographique. Seule l'agrégation apparaît leur permet de progresser alors qu'elle ne conduit pas à un changement de responsabilité. La différenciation des postes, notamment dans la coordination des équipes pédagogiques et l'appui aux enseignants, sont mises en œuvre en Allemagne, au Canada et aux Pays-Bas. Elles permettraient d'offrir aux enseignants des perspectives de carrière plus attractives et apporteraient une meilleure réponse à la diversité des situations d'enseignement, selon la Cour.
Cette dernière met notamment en avant l'exemple de la province de l'Ontario, au Canada, dont les résultats scolaires des élèves de quinze ans sont meilleurs que les nôtres. Dans cette province, l'évaluation des résultats fonde l'ensemble des politiques scolaires: les dotations budgétaires varient de un à trois selon les besoins des élèves. Les obligations de service incluent quatre heures par semaine pour le travail en équipe, l'appui entre enseignants et la formation. Enfin, les nouveaux enseignants titulaires bénéficient d'un programme d'appui (tutorat, évaluation renforcée).