mercredi 22 mai 2013

Les dix principales mesures de la Cour des comptes pour une meilleure gestion des enseignants

  Le Monde.fr |

Dans son rapport Gérer les enseignants autrement, rendu public mercredi 22 mai, la Cour des comptes propose 19 mesures. Mise en perspective des dix principales.
  • Redéfinir les missions des enseignants
Depuis 1950, le métier est défini par un nombre d'heures devant les élèves. Des rendez-vous avec les parents aux conseils de classe en passant par le suivi des élèves, ou le soutien, leurs taches se sont multipliées au fil des ans sans qu'elles soient explicitement définies. La Cour souhaiterait qu'un cadre national soit établi incluant toutes les missions de l'enseignant en 2013.
  • Annualiser les heures de travail
Un professeur des écoles doit travailler 972 heures par an, 864 devant les élèves et 108 sous d'autres formes. Seul les enseignants du primaires ont une définition annualisée de leur tâche. En revanche, un agrégé est astreint à 15 heures de cours par semaine et un certifié à 18 heures. Si les élèves sont absents pour cause d'examen, de stage ou de voyage scolaire, ces cours sont aujourd'hui perdus. L'annualisation permet en outre d'optimiser le système de remplacement.
  • Une gestion locale
Directeurs d'école et chefs d'établissement doivent pouvoir moduler la répartition des obligations de service des enseignants en fonction des postes occupés et des besoins des élèves, sous la supervision des directeurs départementaux et des recteurs, et avec l'équipe pédagogique.
  • Bivalence ou polyvalence
Dans l'enseignement général, hors l'histoire-géographie, la bivalence est pourfendue comme un risque de baisse de niveau des enseignants. En lycée professionnel cela existe depuis des années.
  • Echanges entre enseignants
Un maître du primaire qui va en collège, où l'on a besoin de lui, et un professeur de collège qui vient un peu en école.... Dans la droite ligne de ses rapports précédents, la Cour des comptes propose de penser la scolarité obligatoire de 6 à 15 ans comme un bloc. Les échanges entre premier et second degré visent à atténuer la rupture du passage en collège.
  • Attirer en zone difficile
Un service d'enseignant dans un collège très défavorisé prendrait en compte toutes les missions à assurer et pourrait de ce fait intégrer moins de cours et plus de temps de concertation. L'idée est de rendre attractifs les établissements aujourd'hui boudés.
  • Concours académiques à bases d'épreuves nationales pour les concours à gros effectifs
Afin de casser le principe répulsif qui veut qu'un jeune enseignant fasse ses classes à Créteil, Versailles, Amiens ou Lille, le recrutement serait académique pour les enseignants du second degré comme c'est déjà le cas pour les professeurs des écoles.
  • Profilage des postes
Aujourd'hui 6,1 % des enseignants sont affectés en fonction de leur profil. "Cette adaptation du service au poste est aujourd'hui réservée à des filières sélectives alors qu'elle n'est pas utilisée ailleurs. D'autres pays appliquent ce principe de façon générale", précise le rapport. Les modèles qu'elle a suivis sont les Pays-Bas, le land de Berlin et l'Ontario au Canada. Cela implique évidemment une gestion de proximité des carrières.
  • Connaître les besoins des élèves
Ce système implique une évaluation afin de "doter les établissements en postes d'enseignants sur la base d'un forfait par élève modulé en fonction des besoins des élèves". Cela peut aller du simple à plus du double comme au Canada ou aux Pays-Bas, deux pays dont la Cour s'est servi comme modèles.
  • Un salaire mieux différencié
Aujourd'hui, la vraie différence se fait sur la feuille de paye entre celui qui assure des heures supplémentaires et celui à qui on n'en propose pas. La Cour propose de différencier davantage les rémunérations en fonction de l'implication. Une manne financière serait octroyée à l'équipe éducative qui la gérerait étant au plus près du terrain. Les évaluations pourraient aussi être menées globalement sur l'équipe et non plus enseignant par enseignant.