La France est en retard en matière d'accessibilité des cours universitaires sur Internet pour 65 % des étudiants et 78 % des enseignants du supérieur, selon un sondage OpinionWay pour le ministère de l'enseignement supérieur dévoilé mercredi 2 octobre.
Le sondage s'est penché notamment sur le phénomène des MOOC – "Massive Open Online Courses" ou, en français, quelque chose comme : enseignement de masse ouvert en ligne – en vogue aux Etats-Unis et émergents en France.
La ministre de l'enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, doit présenter, mercredi, son projet "France université numérique (FUN)" qui vise "le développement de nouveaux services numériques pour les étudiants et la rénovation des pratiques pédagogiques". Selon France Info, elle devrait annoncer la création de plusieurs dizaines de MOOC sous la forme de vidéos mise en ligne pour une dizaines d'universités dès le mois d'octobre.
LES MOOC, "COMPLEXES ET CHRONOPHAGES" ?
A en croire le sondage Opinionway, seuls 5 % des étudiants et 18 % des enseignants français disent savoir exactement ce que sont les MOOC, tandis que 20 % des étudiants et 23 % des enseignants en ont entendu parler sans savoir précisément ce que c'était. Parmi les étudiants qui déclarent connaître les MOOC, 19 % en ont déjà suivi un, entièrement ou pas (19 % des profs également).
Interrogés sur les avantages potentiels, 61 % des étudiants pensent qu'ils permettent à ceux qui travaillent de suivre les cours, 59 % de faciliter les révisions, 53 % de suivre un cours n'importe où, n'importe quand, 41 % de faciliter l'accès à l'enseignement aux handicapés ou encore 25 % de renouveler la manière d'enseigner, idée partagée par 22 % des professeurs.
S'ils en avaient la possibilité dans leur établissement, 94 % des étudiants et 77 % des enseignants utiliseraient une plateforme de cours en ligne (ces derniers pour y mettre leurs cours).
Les étudiants qui ne l'utiliseraient pas expliquent notamment qu'ils préfèrent échanger de vive voix, ou qu'ils comprennent mieux lors de cours physiques, où ils profitent des questions des autres élèves. Les profs s'inquiètent en premier pour la propriété intellectuelle et une création des MOOC "complexe et chronophage".
Le numérique va probablement ou certainement améliorer la transmission du savoir pour 88 % des étudiants, la réussite pour 82 %, l'orientation pour 74 % et l'insertion professionnelle pour 64 %.