Dans son rapport annuel sur les dérives des universités, l’Unef, premier syndicat étudiant, accuse 24 universités de persister à imposer des frais d’inscription illégaux, contre 30 l’an dernier et plus 50 en 2005.
Le rapport annuel de l’Unef
sur les dérives des universités est alarmant. Selon le premier
syndicat des étudiants, 27 universités pratiquent une sélection illégale
des étudiants après le bac.
« De plus en plus d’établissements choisissent de limiter le nombre de places disponibles dans leurs licences par un processus de sélection », déplore l’Unef. « Cette nouvelle tendance » est « en totale contradiction avec la loi, qui stipule que la sélection d’un bachelier pour l’accès aux premiers cycles universitaires est prohibée », ajoute le syndicat.
« De plus en plus d’établissements choisissent de limiter le nombre de places disponibles dans leurs licences par un processus de sélection », déplore l’Unef. « Cette nouvelle tendance » est « en totale contradiction avec la loi, qui stipule que la sélection d’un bachelier pour l’accès aux premiers cycles universitaires est prohibée », ajoute le syndicat.
Parmi
les mises en cause figurent les universités de Savoie (pour ses
licences de physique-chimie), Bordeaux 1 (mathématiques), Paris I et
Paris X (droit franco-allemand), Bourgogne (Administration économique et
sociale), Rouen, Marne-la-Vallée, etc.
Certaines
universités s’abritent, selon l’Unef, derrière le fait que des
formations spécialisées nécessitent des « pré-requis », par exemple en
musique. Le syndicat rejette cet argument au motif qu’une formation de
licence « est censée être adaptée au niveau baccalauréat ».
« Manque de moyens »
Cette
pratique résulte du « manque de moyens » des établissements, dont 16
prévoient d’être en déficit à la fin de l’année, selon l’Union nationale
des étudiants de France. Dans ce contexte, certaines « préfèrent
réduire le nombre d’étudiants plutôt que d’affecter leurs moyens à
l’embauche d’enseignants et au maintien de leurs capacités d’accueil »,
ajoute l’Unef. Elle a pour conséquence de pousser les étudiants « dans
les bras du privé », estime le syndicat.
Selon son rapport, seuls 32,2% des bacheliers suivent des cours en faculté aujourd’hui contre 39,1% en 2005, alors que la progression des étudiants dans le privé a augmenté de 32% au cours de cette période.
Selon son rapport, seuls 32,2% des bacheliers suivent des cours en faculté aujourd’hui contre 39,1% en 2005, alors que la progression des étudiants dans le privé a augmenté de 32% au cours de cette période.
Moins d’établissements épinglés pour frais d’inscription illégaux
Autre
dérive dénoncée par l’Unef : 24 universités « persistent » à imposer
des frais obligatoires en supplément des frais d’inscription, alors que
les diplômes nationaux sont régis par des règles strictes. Mais cette
fois, la tendance est plutôt à l’amélioration avec 24 établissements
épinglés, contre 30 l’an dernier et plus 50 en 2005.
Quatre
« sortent du lot »: l’Institut national polytechnique de Toulouse
(INPT), où l’inscription au diplôme d’ingénieur s’élève à 9.000 euros
contre un tarif réglementé de 606 euros, l’université de Grenoble 2 (800
euros de services « facultatifs » mutimédias), l’Agrocampus Ouest et
Rennes 1 (750 euros en masters) et l’Université de Tours (150 euros en
licence de droit franco-allemand). Pour les 20 autres, les frais sont de
moins de cent euros (frais d’inscription, de dossiers ou de sports...).
L’an
dernier, les établissements mis en cause dans le rapport de l’Unef
s’étaient vigoureusement défendus en assurant respecter la loi.
L’Unef
appelle le gouvernement à « contraindre les universités à respecter la
loi » et à revoir le mode de financement des établissements.