dimanche 15 septembre 2013

Saclay invente l'université du XXIe siècle



Références

- Sur le plateau de Saclay, l'ambition de bâtir une "Silicon Valley" à la française. Le Monde, 12.09.2013


- Saclay invente l'université du XXIe siècle. Le Figaro, 11 juin 2010





Le futur campus doit accueillir 30.000 étudiants et 12.000 chercheurs d'ici à 2019.

Nicolas Sarkozy a promis d'en faire une «Silicon Valley» à la française, capable de concurrencer Cambridge ou le MIT.

Pour le moment, les bâtiments et les centres de recherche du plateau de Saclay (situé à 25 km de Paris, pour partie dans les Yvelines, pour partie dans l'Essonne), perdus au milieu des champs et très espacés les uns des autres, n'offrent guère un visage attrayant en dépit d'acteurs prestigieux comme le CEA, le CNRS ou Polytechnique.

Choyé par le gouvernement, qui rêve de transformer ces bâtiments en vitrine de la recherche française, le plateau a bénéficié d'un milliard d'euros, cette année, dans le cadre du grand emprunt, à additionner aux 860 millions d'euros attribués l'année précédente dans le cadre du plan campus.

La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse, et Pierre Veltz, le délégué interministériel chargé du projet, devaient présenter hier soir les premiers plans du futur campus aux élus et associations locales, qui craignent pour certains un «bétonnage» de Saclay au détriment de l'agriculture.

Au ministère de l'Enseignement supérieur, on se veut rassurant et on promet un «campus vert, écologique et vivant». «Nous allons créer beaucoup d'espaces verts, et les zones de nouvelles constructions seront très faibles sur le plateau.»

La zone de l'École polytechnique à Palaiseau, «qui nécessite un bon quart d'heure à pied pour aller d'un bout à l'autre», devrait être densifiée et dotée de commerces et de services. Elle sera traversée par un bus, au milieu, qui reliera aussi les autres pôles en attendant le métro automatique du Grand Paris.

Le campus sera découpé en six zones différentes autour d'établissements phares existants comme HEC et l'Inra à Jouy-en-Josas.

La question des transports

L'université Paris-XI Orsay devrait quitter ses locaux vétustes, dans la vallée, et occuper de nouveaux bâtiments dans la zone du Moulon, près de Supélec, l'École centrale et l'École normale supérieure, et dans la zone de Palaiseau, qui, elle, devrait récupérer entre autres les Mines de Paris, Télécom ParisTech et l'Ensta ParisTech.

Rénovés, une partie des anciens bâtiments de l'université Paris-XI pourraient être utilisés comme logements.

D'ici à 2019, 23 institutions de recherche et d'enseignement seront donc rassemblées dans un souci de synergie et de mutualisation des installations. Aux 30.000 étudiants et 12.000 chercheurs s'ajouteront de nombreux salariés de centres de recherche privés.

La question des transports reste par ailleurs cruciale. Le métro du Grand Paris devrait desservir Saclay d'ici à 2020 mais, pour le moment, les élus locaux sont surtout partisans d'une amélioration de la desserte existante, car, aujourd'hui, se rendre dans les bâtiments éparpillés sur 9 kilomètres carrés implique de passer du temps dans les bouchons ou de patienter parfois une quinzaine de minutes pour prendre un bus dans les gares RER.

Quant aux centres de recherche, écoles et universités, ils devront favoriser des projets de recherche et d'enseignement dans l'électronique, le climat, l'informatique l'énergie, la santé, l'environnement, etc.

Pour Hervé Le Riche, chef de projet à la Fondation de coopération scientifique, chargée du volet académique du futur campus du plateau de Saclay, «l'innovation de demain naîtra de la transdisciplinarité. On ne peut pas se limiter aux sciences fondamen­tales, nous sommes très attachés à la dimension des sciences humaines et sociales».

La courroie de transmission entre la recherche et l'entreprise, affirme-t-il, c'est l'étudiant. L'objectif est de créer une centaine de start-up par an.